Zoom : Éric Zemmour et la tentation de la fin de l’État de droit
Il y a quatre ans, lorsqu’Emmanuel Macron avait promis « la fin de l’Etat de droit » au lieu de « la fin de l’Etat d’urgence », son lapsus avait fait rire tout le monde. Pour la bonne raison qu’il ne s’agissait que d’un lapsus. En 2021, un presque candidat à la présidentielle pense sérieusement à interdire les « contre-pouvoirs ». Ce week-end, Éric Zemmour a déclaré « quand peuple s’exprime, nos juges, Conseil Constitutionnel et autres, Cour de Justice, Cour européenne des Droits de l’Homme, doivent se taire ». Pour bien comprendre les enjeux de cette déclaration, il faut d’abord comprendre ce qu’est l’État de droit en France, notre situation actuelle donc. Un État contrôlé par des juges, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État et la Cour européenne des Droits de l’Homme. Toutes ces juridictions empêchent le pouvoir exécutif de devenir tout-puissant, au mépris des lois et de la démocratie. C’est précisément cette toute-puissance qu’Éric Zemmour souhaite quant à lui rétablir. Le polémiste veut également empêcher les associations et les médias d’exercer leur pouvoir de contrôle, mais sa principale obsession reste la justice. Ce qu’il veut, c’est une « démocratie radicale » et c’est là toute l’ambiguïté de son projet : utiliser la démocratie, donc le pouvoir du peuple, pour faire taire l’État de droit.
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