VIDÉO - Marioupol : "Des cadavres dans chaque cour d’immeubles", un an après la chute de la ville, les stigmates toujours à vif des rescapés
Cent jours en enfer. Aliona a survécu avec ses deux enfants et son mari au siège de la ville ukrainienne de Marioupol par l'armée russe. Un an après, celle qui a choisi de refaire sa vie en Russie, dans la banlieue de Moscou, reste hantée par les visions d'horreur. « Nous avons vécu là pendant cent jours à regarder des cadavres, les maisons noircies, à regarder nos voisins être enterrés dans les cours d’immeubles, entre douze et quinze personnes inhumées ensemble, il y avait des cadavres dans chaque cour d’immeubles », raconte celle qui a passé des semaines entières dans les caves de Marioupol. Aliona et sa famille vivaient dans un immeuble du nord de Marioupol lorsque des centaines de milliers de civils, comme elle, se sont retrouvés piégés par l'offensive du 24 février 2022 ordonnée par Vladimir Poutine. Pendant deux mois, la ville encerclée a été soumise à un déluge de bombes. Les habitants se terrent dans les caves, sans eau, électricité ou chauffage, par des températures glaciales, sans réseau, coupés du monde. Un quotidien qu’elle a filmé, avec son téléphone, depuis la fenêtre de son appartement : les premiers bombardements, les immeubles éventrés ou encore ses enfants qui jouent non loin de petites croix signalant des tombes improvisées. Désormais en Russie, sa fille et son fils ont conservé des séquelles : « Pendant deux mois ma fille ainée a réagi aux bruits des avions. Dans la cour de récréation, elle attrapait la main de sa fille et courait se cacher sous les toboggans », continue cette mère de famille qui préfère s'exprimer anonymement
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