Natasha St Pier : "J’aimerais faire une grosse fête pour mes 10 ans de mariage"

Vous avez fait une
surprise à l’une des mariées de 4 mariages pour une lune de miel. Pas trop stressée ?
Vous n’imaginez même pas ! Je n’ai jamais chanté pour
un mariage. J’avais une énorme pression, le trac. Je redoutais que la mariée ne
m’apprécie pas ou ne me reconnaisse pas. Je ne voulais pas être celle qui
« bousille » leur mariage. Et puis, c’est aussi la première fois
depuis l’âge de mes 13-14 ans que je chante avec la sono d’un DJ.
Comment s’est passée votre
rencontre avec les mariés ?
J’avais peur d’être gênée, de ne pas savoir quoi leur dire...
Finalement, ça s’est très bien passé. Ils ont été hyper gentils.
Vous avez, pour
l’occasion, remis votre robe de mariée. Un moment que l’on imagine émouvant…
Oui. Avec mon mari, nous nous sommes mariés en petit comité.
Cela nous correspond davantage. Dans la vie, on est plutôt dîner à la maison
plutôt que soirée en boite de nuit. Mais je comprends tout à fait les mariés
qui décident de participer à 4 mariages pour une lune de miel. Il y a tout de
même un voyage de noces à la clé. Quand on connaît le budget que ça représente
de partir à l’autre bout du monde…
Comment se sont
déroulés les préparatifs de votre mariage ?
Ca peut paraître surprenant mais je me suis coiffée et
maquillée moi-même. Je ne voulais pas que mon mariage soit associé à mon métier
de chanteuse. Si j’avais fait appel à une coiffeuse ou maquilleuse, j’aurais eu
l’impression d’être en représentation. Quant à ma robe, je l’ai achetée aux
puces. Je suis Natascha avant d’être chanteuse…
Pour vous, le mariage
c’est un moment symbolique ?
Oui. D’ailleurs, on va peut-être faire une fête pour nos dix
ans de mariage avec mon mari (cela fait presque 5 ans qu’ils sont mariés NDLR.)
Dans un couple, il y a des hauts et des bas. Dans notre société, on abandonne
vite lorsque les choses vont un peu moins bien. Autant célébrer ce bel
événement.
Vous ne vous êtes unis
qu’à la mairie. Un mariage à l’église, ça ne vous fait pas rêver ?
On y pense. A la base, on s’était dit que l’on se marierait
civilement en France et religieusement au Canada. On n’a toujours pas eu
l’occasion de le faire. Qui sait, on le fera peut-être pour nos dix ans de
mariage ?
Aviez-vous choisi un
thème comme les mariés de 4 mariages pour une lune de miel ?
Pas vraiment. Même si l’on voulait avant tout être proche de
la nature. On a trinqué sur la plage. Mon mari avait son uniforme de militaire
et moi ma robe. On est ensuite allé au restaurant. Si on avait su qu’il ferait
beau au mois de mars, on aurait certainement fait un barbecue (Rires)
"Je suis quelqu'un de très organisée comme mon mari"
Côté organisation,
vous étiez plutôt « à la cool » ou « très
organisée » ?
Dans la vie, je suis quelqu’un de très organisée, comme mon mari. C’est peut-être pour ça que l’on s’entend si bien… On a fait en sorte que tout soit planifié pour le jour J. Mais sur le moment, on a totalement lâché prise.
Pour vous, le plus
bel engagement, c’est le mariage ou la naissance d’un enfant ?
La naissance d’un enfant. De nos jours, on peut être amené à
divorcer. Un enfant, ça nous lie à vie à deux autres personnes : notre
enfant et le père de notre enfant.
En parlant d’enfant,
vous êtes l’heureuse maman d’un petit Bixente. Votre fils s’est fait opérer au
mois de mars dernier d’une cardiopathie. Pourquoi avoir partagé cette
information avec vos fans ?
J’avais envie de montrer que l’on est tous égaux face à la
maladie. Lorsque l’on est entré à Necker pour l’opération de Bixente, des
parents sont venus me parler. J’ai trouvé ça touchant. Quand on est à l’hôpital, par pudeur, on ose
à peine se regarder, se poser des questions de peur d’être maladroit. Dans ces
moments-là, on se sent seul. Que l’on
soit connu ou non, on est tous traité à la même enseigne. On se sent démuni.
C’est un moyen, pour moi, de soutenir les personnes qui traversent la même
épreuve que nous.
Vous n’hésitez pas à
poster des photos de votre petit bout de chou sur les réseaux sociaux. Un moyen
de rattraper le temps perdu ?
Oui, certainement. A cinq mois de grossesse, on a détecté chez
Bixente quatre malformations cardiaques. Notre fils est né à l’hôpital Necker.
On a dû surmonter un stress incroyable jusqu’à sa naissance. On a eu la chance
d’être pris en charge rapidement. Bixente est rentré à la maison jusqu’à ce
qu’il atteigne un poids suffisant pour que l’on puisse l’opérer. On pensait
qu’on vivait normalement. On s’est aperçu, après son opération, que ce n’était
pas le cas. A la maison, on n’avait pas de jouets… Dans un coin de notre tête,
on s’était préparé à ce qu’il meurt. Ca peut paraître abrupt, mais c’est la
réalité. On n’osait pas se l’avouer. Le soir de l’opération, mon mari est
reparti avec ses affaires. Je me suis demandée si ça serait la dernière nuit que
je passerais avec notre enfant. Finalement, on a appris à vivre comme n’importe
quels parents après la chirurgie. On profite de la vie même si on ne prend plus
les choses pour acquis.
"Je ne peux plus me passer de mon fils"
Comment va
Bixente ?
Très bien. Comme tous les enfants qui ont eu un début
difficile, il est très souriant. Il déploie une énergie incroyable…
Vous avez posté un
très beau message sur Facebook dans lequel vous racontez comment Bixente a
bouleversé votre vie…
Il y a des moments où comme toutes les mamans, je suis au
boulot du rouleau à 21h. J’aimerais aller boire des verres avec des potes ou
faire la grasse matinée. Je me rends compte que ma coloration n’est pas faite,
que j’ai les ongles sales et un t-shirt plein de purée… Et puis, je me rends
compte que je ne peux pas me passer de lui. Je suis partie cinq jours pour un
projet au Canada. Ca m’a paru interminable. J’avais peur qu’il se sente
abandonné. A ce moment-là, j’aurais tout donné pour l’avoir avec moi.
Cela vous a-t-il
donné envie de vous investir dans une association ?
Oui, je travaille avec l’association Petit cœur de beurre.
Quand on a un enfant malade, la logistique est souvent très compliquée, surtout
lorsque l’on habite en Province. Cette association a pour vocation d’aider les
parents sur un plan pratique, pour les aider à se loger, à trouver l’épicerie
la plus proche… Je soutiens également l’ARCFA, une association montée par des
cardiologues de Necker. Le but est de favoriser la recherche sur les
cardiopathies. Un enfant sur 100 né avec une cardiopathie. Dans la plupart des
cas, les enfants peuvent être sauvés. Mais il est important de financer la
recherche afin que les maladies soient détectables in vitro. Ca m'ennuie de savoir que, plus tard, mon fils devra souscrire à des assurances
particulières ou qu’il aura du mal à accéder à la propriété sous prétexte qui a
eu une lourde opération…
Natasha St Pier travaille actuellement sur son nouvel album. Elle poursuit sa tournée en France. Elle sera notamment à Troye le 26 octobre prochain et à Lille le 16 décembre.