Nikos : "J'ai besoin d'affect sinon je n'y crois pas et je ne suis pas bon"

Vous fêtez l’anniversaire
de 50’ Inside. A quoi pensez-vous en regardant dix ans en arrière ?
Je ne pensais même pas que ça allait durer une semaine. J’ai
remplacé Guillaume Lacroix qui avait présenté les deux premiers numéros de l’émission.
Il est resté le rédacteur en chef du programme par la suite. Ce qui est incroyable, c’est qu’il
est devenu l’un de mes meilleurs amis. C’est extrêmement rare en télé. Ca en
dit long sur l’intégrité de ce garçon et son ouverture d’esprit.
Qu’est-ce qui a
changé pour vous en dix ans ?
On grandit avec le public. Quand tu vois les images d’archives,
ton visage… Tu vois que tu étais un jeune homme. En dix ans, tu ne fais plus
ton métier de la même façon, tu vois que ton rapport à la célébrité est
différent. Ton rapport aux artistes l’est également. Ton regard sur le métier n’est
plus le même. Il y a des gens dont on parlait il y a dix ans qui ne sont plus
là, il y en a d’autres qui se sont confirmés.
Vous rappelez-vous de
votre première émission ?
Je m’en souviens très bien. Je ne me rendais pas compte, j’avais
déjà fait sept ans de Star Academy. J’avais traversé tellement de bourrasques
avec les gros primes, que là, c’était décontracté. Ce qu’il faut savoir c’est
que le vrai boulot se fait en coulisses, avec les artistes et la rédaction. Les
journalistes font un gros boulot.
50’ Inside a beaucoup
évolué au cours de ces années…
C’est une émission qui a commencé sans lettre de noblesse. Les gens
disaient "ouais, c’est du people". Tout le monde regardait l’émission
en secret. Si cette émission est encore là dix ans après, c’est qu’elle
concerne beaucoup de monde. Ce n'est pas une simple émission people, il y a aussi de la découverte, du magazine. Le
people est un prétexte. Quand on interviewe une star, ce qui nous intéresse c’est
de savoir pourquoi elle est là, ce qu’elle a à dire. Ce qui nous intéresse c’est sa vérité à lui. C’est plus fort que des banalités.
Pour cette émission
spéciale, Louane a présenté une séquence avec vous. Vous l’avez beaucoup
conseillée. Vous avez un ton très paternel avec elle…
Elle est devenue une star mais à The Voice, c’était une
gamine, je me souviens de ça. Depuis quatre ans, elle a entamé une carrière, elle sait que ça va être long, que ça peut
partir du jour au lendemain, elle bosse dur. Je la respecte. Quand elle est
arrivée à The Voice, elle sortait d’une épreuve personnelle, elle venait de
perdre ses parents. Tout ça fait que j’ai de la tendresse pour elle. Mais comme
pour les autres artistes finalement. A un moment, on se pose et on se dit :
« Qu’est-ce qui est le plus important ? Etre dans le cadre ou les
mettre dans la lumière ?" J’ai compris que plus important c'était de les mettre
dans la lumière.
La photographie, c’est
un moyen d’immortaliser les gens autrement ?
C’est une façon de témoigner. Je vois ça comme un document. Ca a une valeur
affective. Je veux me souvenir d’un moment, garder une vérité. De mon côté, je
n’aime pas que l’on me prenne en photo, je fais semblant. Je préfère être
derrière.
Pascal Obispo était
également invité à participer à cette émission. Content de le retrouver en tant
que coach de The Voice ?
Oui, très content. Avec Pascal, au fil des interviews, on a
su éteindre l’interrupteur des gens célèbres pour parler en tant que personnes
comme les autres. Quand j’ai perdu mon père, les mots de Pascal ont été
importants. Ce n’est pas le chanteur qui m’écrivait mais le mec qui a également
perdu son père. J’ai besoin d’affect sinon je n’y crois pas et je ne suis pas
bon.
Nolwenn Leroy est l'une des invités des 10 ans de 50' Inside. Pour revoir son portrait en cinq dates, c'est par ici.