Une récompense hors du commun pour Daniel Auteuil

Déjà 45 ans que Daniel Auteuil s’affiche très régulièrement dans
le cinéma français, sans jamais rien perdre de son enthousiasme. Des Sous-doués,
son premier grand rôle, aux Naufragés, qui sortira en salle le 17 février
prochain, Daniel Auteuil a enchaîné les rôles et les récompenses. Parmi elles, deux
Césars, obtenus en 1987 pour Jean de Florette et Manon des Sources, puis en
2000 pour La fille Sur le Pont. Mais, modeste il avoue qu’il a bien plus de
plaisir à repenser à cette récompense reçue en 1996. Une confidence faite à Nikos
Aliagas, venu le rencontrer au Théâtre de Paris, où il joue actuellement aux
côtés de Valérie Bonneton dans la pièce L’envers du décor.
Le jour où les mentalités ont changé
C’est ainsi que l’acteur voit ce 20 mai 1996. Alors qu’il est à cannes pour le célèbre Festival, Daniel Auteuil se voit remettre le très envié prix d’interprétation masculine pour son rôle dans Le Huitième Jour. Mais surprise, il ne sera pas le seul à obtenir le prix ce soir-là, puisqu’il la gagne ex æquo avec Pascal Duquenne avec qui il partage l’affiche du film. L’histoire ? Celle d’Harry, un vrai « workaholic » qui voit son existence bouleversée par sa rencontre avec Georges, un jeune homme atteint de trisomie 21 et qui vit sa vie dans l’instant. Si tous les oppose, les deux personnages finiront pourtant par devenir inséparables. C’est devant une salle remplie de spectateurs émus que les deux comédiens se voient remettre leur prix par Francis Ford Coppola lui-même. Un double prix totalement justifié pour celui qui a joué auprès des plus grands du cinéma français, considérant que Pascal Duquenne est « un acteur qui joue ». C’est ainsi qu’il dira dans son discours de remerciements « Mesdames et messieurs du jury, merci d’avoir supprimé la différence et d’avoir fait de Pascal un acteur à part entière ». Il estime d’ailleurs que depuis, le regard sur ceux qu’il nomme « les anges » a changé.