Les 24H du Mans en histoire : 1923-1939, Bentley, Alfa et Bugatti marquent les débuts

Créée en 1923, la course d’endurance des 24 Heures du Mans a vu un combat majoritairement franco-anglais de pilotes, ainsi qu’une domination Bentley, succédée par Alfa Romeo et Bugatti.

Une première très française
La première course des 24 Heures du Mans, qui était un Grand Prix inclus dans la Coupe Rudge-Whitworth incluant 2 à 3 courses par an, était presque 100% franco-française. Hormis quatre pilotes belges, un Britannique, un Canadien et un Suisse, le drapeau tricolore flottait sur tous les duos de pilotes les 26 et 27 mai 1923.

C’est donc sans surprise qu’une marque nationale remportait la course, avec un doublé des Chenard et Walcker 4 cylindres en ligne de 3,0 litres (ci-dessous), pilotées par André Lagache/René Léonard et Raoul Bachmann/Christian Dauvergne.

La Chenard et Walcker 3 Litres ayant gagné les 24 Heures du Mans 1923



Bentley se place

C’est le duo John F. Duff et Franck Clement, les Canadien et Britannique arrivés 4ème l’an précédent, qui donne la première victoire à Bentley sur la 3 Litres Sport en 1924. Complétant le podium, les Lorraine-Dietrich prennent leur revanche les deux courses suivantes, la Bentley abandonnant, avec André Rossignol, épaulé de Gérard de Courcelles puis de Robert Bloch.

Mais de 1927 à 1930, Bentley domine outrageusement la compétition mancelle, face aux Stutz, Chrysler ou Talbot, avec la 3 Litres SS de Dudley Benjafield/Sammy Davis, puis la 4 litres ½ et la grosse Speed Six au bloc 8 litres, pilotées par Woolf Barnato, ayant gagné avec ses coéquipiers Bernard Rubin, Henry Birkin puis Glen Kidston.

En 1930, les Français devenaient même minoritaires pour la première fois face aux 20 Britanniques, qui prennent les 6 premières positions devant un duo de… Françaises ! Marguerite Mareuse et Odette Siko prenait la 2nde place de leur catégorie (1,5 litre) sur sur Bugatti.

La Bentley 4½ litre ayant gagné les 24 Heures du Mans 1929



Alfa Romeo crée sa légende

L'édition 1932 marque une parfaite année de transition. Si c’est encore un équipage britannique qui glane la victoire, la voiture est bien une Alfa Romeo, la 8C 2300, qui brillera les trois années suivantes, mais avec un duo franco/italien.

Le premier sera celui de Raymond Sommer/Luigi Chinetti, le Français étant secondé en 1933 dans un superbe triplé Alfa par un certain Tazio Nuvolari, un des meilleurs pilotes de GP d’entre-deux guerres, avant que Chinetti ne soit accompagné de Philippe Etancelin devant une marée venue d’outre-Manche sur Riley, Singer ou Aston Martin.

L’année 1935 note une réapparition de Britanniques sur la première marche du podium, Johnny Hindmarsh et Luis Fontès sur une Lagonda, l’édition de 1936 étant annulée pour cause de grèves.

L'Alfa Romeo 8C 2300 ayant remporté les 24 Heures du Mans 1931


Bugatti triomphe

Avant la Seconde Guerre Mondiale, les Français reviennent au plus haut niveau, sous l’impulsion de Bugatti avec sa Type 57, Jean-Pierre Wimille récupérant les trophées en 1937 et 1939, avec Robert Benoist et Pierre Veyron, pilote qui donnera son nom au célèbre hypercar en 2005. En 1938, Delahaye s’offre sa seule victoire aux 24 Heures du Mans en signant même un doublé sans conteste, via Eugène Chaboud et Jean Trémoulet.

La Bugatti Type 57G Tank sur le ligne d'arrivée des 24 Heures du Mans 1937


Petite anecdote, le constructeur allemand Adler engagera en 1937 la première voiture fermée de l’histoire des 24H du Mans, la Trumpf Rennlimousine GT, arrivée 9è du général et 2ème de la catégorie 2 litres. Une audace copiée l'année suivante par Alfa Romeo et sa 8C 2900B, en vain puisqu'elle abandonnera.



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