Automoto Vintage : Rallye 1986, le mythique Groupe B, ses drames et sa fin brutale
En 1982, le Groupe B naît pour remplacer les Groupe 4 et 5 en rallye, pour devenir la période la plus mythique du championnat du monde. Une catégorie qui a connu sa plus grande gloire en 1986, mais aussi connu sa perte. Retour sur cette saison unique avec les reportages d’Automoto.
Duel au sommet, les drames et la fin
Si les épreuves du Monte-Carlo et de Suède ont donné une superbe lutte opposant les victorieuses Lancia Delta de Toivonen, la Peugeot 205 de Kankkunen et l’Audi Quattro, le Groupe B a été synonyme de drame dès la troisième manche. Au rallye du Portugal, une Ford RS200 de Santos manque un virage et tire tout droit dans le public, faisant 4 morts. les pilotes se rebiffent face à une organisation défectueuse, Audi quittera même le championnat au travers de Walter Röhrl.
Après le doublé de Toyota dans l’épreuve du Kenya, le Tour de Corse va endeuiller une nouvelle fois le sport automobile. Le Finlandais Henri Toivonen et son co-pilote américain Sergio Cresto meurent brûlés dans l’accident de leur Lancia. Cet évènement va pousser la FISA - ancêtre de la FIA - à suspendre le Groupe B à la fin de l’année, ainsi que le futur Groupe S aux voitures encore plus performantes.
Cependant, la compétition continue avec une moisson de victoires pour Peugeot et Timo Salonen prenant l’ascendant sur Juha Kankkunen, ternie par les performances de Markku Alen sur la Delta. Mais Lancia, leader du championnat, se verra retirer ses 20 points du San Remo et doit donner son titre à Peugeot, ayant remporté l’appel de sa suspension scandaleuse sur des jupes latérales protégeant le réservoir d’essence, jugées non-conformes car soupçonnées d’aider l’aérodynamique.
205, la star
C’est en 1983 que la 205 est apparu sur le marché automobile, mais aussi en compétition quelques semaines plus tard.
Première Peugeot de rallye après quelques apparitions des 403 et 404, elle démarre timidement en 1984 mais finissant par trois victoires du Finlandais Ari Vatanen. La saison suivante est celle de la consécration, surclassant l’Audi Quattro via 7 victoires en 10 rallyes, pour remporter son premier titre en 1985 sous l’impulsion de son pilote numéro 1 Timo Salonen.
En 1986, Peugeot signe sa deuxième couronne mais de justesse, face à Lancia, grâce à Juha Kankkunen. L’arrêt du groupe B est pris comme une opportunité par Peugeot et son directeur sportif Jean Todt en transformant la 205 T16 en machine de Rallye-Raid pour le Paris-Dakar, qu’elle remportera en 1987 (Vatanen) et 1988 (Kankkunen).
Le fiasco de Citroën
Pour imiter son cousin Peugeot, Citroën engage une BX 4TC en championnat du monde, dans un programme peu ambitieux et surtout flou. Rapidement, les déconvenues s’enchaînent, au point que la marque aux chevrons arrête les dégâts dès le mois de juillet, une décision poussée également par la fin proche du Groupe B. Le constructeur n’aura eu pour meilleur résultat qu’une 6ème place de Jean-Claude Andruet au Rallye de Suède, à pondérer face aux abandons des concurrentes.
Le groupe A émerge
Suite à l’arrêt du Groupe B, c’est la catégorie inférieure qui devient la reine des rallyes pour la saison 1987. Si la Volkswagen Golf était meneuse avant la promotion inattendue aux côtés de la Renault 11 Turbo, c’est la Lancia Delta HF Integrale qui attire tous les regards. Elle respectera ses promesses, en survolant les saison 1987 à 1992 via Juha Kankkunen et Miki Biasion.