Des négociations qui n'en finissent plus
"Ce serait scandaleux d'augmenter les prix alors que les sociétés concessionnaires d'autoroute font des bénéfices". Cette charge signée Ségolène Royal date du 4 janvier dernier lors d'un entretien accordé à nos confrères de RTL et symbolise à elle seule la ligne de conduite fermement suivie par la ministre de l'Ecologie. Depuis le mois de novembre dernier, la candidate aux élections présidentielles de 2007 ne cesse de s'opposer à la proposition des sociétés d'autoroutes de relever leurs tarifs de 0,57% au 1er février. Une mesure qui symbolise le point culminant d'un conflit commencé en mai 2014 sur une base politique.Pour compenser le manque à gagner provoqué par la fin de l'Ecotaxe, Ségolène Royal lance l'idée d'aller taper dans les profits des sociétés d'autoroute. Une "illumination" qui tombe - comme par hasard - quelques mois avant un avis largement défavorable de l'Autorité de la Concurrence sur le secteur des autoroutes (avis qui sera publié en septembre). De là en découle une multitude de propositions irréalisables telles qu'une taxation spéciale sur les superprofits réalisés par les concessionnaires d'autoroute ou encore la gratuité des autoroutes le week-end, à tel point que Manuel Valls doit monter au créneau pour calmer le jeu.
C'est ce qui explique sans doute pourquoi le gouvernement a "seulement" décidé un gel des prix, laissant ainsi la voie ouverte au dialogue entre les deux parties. Un groupe de travail créé spécialement sur l'avenir des concessions autoroutières étudie actuellement les scripts envisageables pour la suite de cette longue bataille. Deux scénarios sont d'ailleurs envisagés, à savoir une renégociation ou une résiliation des contrats de concessions.
Un premier point d'étape sera effectué d'ici la fin février pour tenter d'amorcer un autre virage important vers la fin d'un conflit qui n'a que trop duré et qui n'est pas prêt de se terminer puisque les sociétés d'autoroutes ont prévu d'entamer une procédure contentieuse pour contester cette décision du gel des tarifs.