Essai Ford Fiesta 1.6 TDCi : que la fête commence !

Présentation
L’Europe ne lui suffit plus. Epine dorsale du plan de retour au profit de Ford, la nouvelle Fiesta affiche clairement sa vocation mondiale. Déterminé à rationnaliser le développement de ses modèles et flairant l’avenir radieux promis aux petites voitures économes - y compris sur son marché domestique - le géant de Dearborn s’apprête à lancer la même citadine (ou presque) en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. Mais pour convaincre au pays du pick-up, un petit modèle se doit de rassurer et de flatter l’égo. Deux qualités fondamentales du fameux "Kinetic Design", plébiscité sur les S-Max et Mondéo, et qui atteint son paroxysme sur la Fiesta.
Aussi audacieuse que sa devancière était conservatrice, la citadine à l’ovale a remisé son image d’achat rationnel et boosté son sex-appeal. Regard reptilien, bouche béante, ceinture de caisse inclinée, ailes musclées… la petite met le paquet pour se faire dynamique, même à l’arrêt. Ce sentiment devait perdurer à son volant, c’est pourquoi la Fiesta a suivi le même chemin que sa cousine Mazda2 - avec laquelle elle partage sa plateforme - en s’allégeant de 40 kg d’une génération à l’autre. Performances, consommations (la moyenne de la gamme est passée de 5,1 à 4,4 l/100 km) et émissions de C02 (en baisse globale de 8%), en bénéficient largement.
Intérieur
Ce style pétillant se retrouve à bord, où l’ambiance s’est grandement réchauffée. Expressive, très travaillée, la console centrale dénuée de lignes verticales affiche un petit côté "alien" bien amusant. L’instrumentation pleine de relief, le bouton "Power" de démarrage, les différentes commandes inspirées une nouvelle fois de la téléphonie mobile renforcent l’aspect "punchy" du mobilier, au même titre que le petit volant 3 branches.
Assez irrégulière, la qualité des matériaux n’égale pas le niveau d’une Peugeot 207, mais la finition se montre correcte pour la catégorie.
Conséquence d’un gabarit stabilisé - la Fiesta étant l’une des plus compactes de son segment avec ses 3,95m de long -, le sentiment est mitigé au chapitre habitabilité. Plutôt généreux à l’arrière, où la garde au toit est suffisante (merci la silhouette monovolume), l’habitacle présente un espace relativement limité en largeur. Bon point toutefois pour le coffre, qui revendique les plus belles mensurations de la catégorie (295 litres !).
Moteur
Mise à part l’arrivée d’un nouveau bloc essence 1.6 Ti-VCT de 120 ch, fort séduisant mais vouée à l’anonymat en France, la palette de motorisations (de 60 à 120 ch pour le moment) n’a guère été chamboulée. Mais les kilos perdus par la Fiesta permettent d’en tirer le meilleur. Ainsi le 1.6 diesel TDCi 90, légèrement remanié, est particulièrement convaincant. Remarquablement linéaire, il n’affiche aucune faiblesse à bas régime et relance l’auto avec vigueur lors des dépassements. Sa sobriété n’est pas le moindre de ses atouts puisqu’il s’est contenté d’une moyenne inférieure à 6 l/100 km sur le parcours varié de notre essai, réalisé dans la splendide région de Sienne. Seul regret, ce bloc n’est pas des plus discrets et donne de la voix, même à régime stabilisé.
Avec des émissions de CO2 de seulement 110 g/km, ce 4 cylindres frugal n’a pas volé son bonus de 700 euros. Bonus qui atteindra même 1 000 euros sur la version Econetic lancée très prochainement. Dotée du même moteur, celle-ci passera en dessous du seuil des 100 g/km de CO2, pour une consommation moyenne annoncée à 3,7 l/100 km.
Sur la route
Reconnue jusqu’ici pour ses qualités dynamiques, la Fiesta souhaitait se faire plus plaisante encore à mener, mais aussi plus confortable. Ambitieux programme ! Trop peut-être, car à l’arrivée, son comportement souffle le chaud et le froid. Sur route sinueuse au revêtement inégal, les suspensions ont du mal à contenir les mouvements de caisse de l’auto, qui se dandine et secoue ses passagers. A rythme soutenu, on déplore aussi le faible maintien des sièges et le manque de retour d’information de la nouvelle direction électrique. Cependant, avec sa démultiplication réduite, celle-ci invite à forcer l’allure et profiter du mordant du train avant. La boîte à 5 rapports rapide et précise joue aussi en faveur du dynamisme, tout comme l’excellente position de conduite (parfaitement ajustable) et le sentiment de légèreté qui prédomine.
Citadine accomplie, la Fiesta se manie avec une grande facilité en ville, grâce à l’extrême douceur de sa direction et son faible diamètre de braquage.
Bilan
Avec le souci de plaire à tous, la nouvelle Fiesta en a-t-elle fait un peu trop ? Réussite du point de vue du style et de la sobriété de ses moteurs, elle manque d’homogénéité sur le plan de l’agrément de conduite pour faire tomber les rivales françaises de leur piédestal. Du reste, les tarifs s’alignent sur la hausse des prestations, avec un premier prix de 16 700 euros pour les versions 5 portes 1.6 TDCI 90 ch (finition Trend). Mais parions que Ford débordera d’imagination pour en faire une nouvelle reine du rapport prix/prestations.
LE BILAN
Points Forts
Robe rutilante
Allégement sensible
Consommations en baisse
Présentation intérieure moderne
Précision et efficacité des trains roulants
Equipement digne du segment supérieur
Points Faibles
Prix en hausse
Amortissement perfectible
1.6 TDCi bruyant
Maintien insuffisant des sièges