F1 : (Quand) Renault va-t-il racheter Lotus ?

Lotus va mal, très mal. Factures non payées aux fournisseurs, puis
à Pirelli début août ; encore cette semaine, l’écurie d’Enstone a été frappée par
un nouvel épisode judiciaire au circuit de Spa-Francorchamps à son arrivée au
Grand Prix de Belgique, son paddock ayant été mis sous scellé après la
poursuite du pilote français Charles Pic, n’ayant pas eu ses essais pourtant
inclus dans le contrat.
La Lotus Exige LF1, dans la livrée des monoplaces de F1
L’équipe cherche désespérément un sauveur, alors qu’elle
possède l’une voire la meilleure des structures en Formule 1, et a prouvé que
sa monoplace E23, malgré un arrêt du développement, pouvait grimper sur le
podium, preuve avec Romain Grosjean ce dimanche 23 août.
Le retour, sinon rien
De l’autre côté, Renault cherche à revenir en F1. Jugeant son investissement de
motoriste non visible après la revente de l’écurie à Lotus en 2009, le
constructeur hexagonal a posé deux issues possibles : se retirer
complètement après la fin de contrat en 2016 avec Red Bull, ou y aller à 100%,
en tant qu’écurie. Depuis plusieurs semaines, c’est bien la seconde solution
qui semble se concrétiser.
Atout en faveur du retour, Renault inclurait le cercle fermé des écuries
historiques avec Mercedes, Ferrari, Williams, McLaren et Red Bull, un statut
donnant un bonus financier – négocié avec le patron de la FOM Bernie
Ecclestone, allant de 10 millions d’euros pour Williams, à 97 millions pour
Ferrari.
Le soutien de Total et Infiniti serait également un élément clé pour la
décision selon le magazine Auto Hebdo dans son dernier numéro du 26 août 2015.
Lotus dans le viseur
Mais via quelle écurie ? Si la création d’une nouvelle structure n’a aucun
sens en termes de temps et de finances, le rachat est inéluctable. Red Bull
ayant terni les relations en rejetant la faute sur le moteur, Force India n’étant
pas très au point, Toro Rosso ayant refusé, Sauber trop… suisse, Lotus est
devenue la priorité du Losange, une idée à laquelle le dirigeant de Genii et Team
Principal de l’écurie Gérard Lopez est favorable.
« Nous continuons à transmettre à Renault tous les documents nécessaires
au processus de rachat » déclarait le directeur adjoint Federico Gastaldi
au micro de Canal+, « nous sommes confiants, ils vont revenir très
rapidement vers nous. Pour nous ce serait un atout majeur qu’ils reviennent à
Enstone, c’est certain ». En parallèle, Red Bull voudrait se séparer des
blocs Renault pour Mercedes dès 2016.
Annonce dès la semaine prochaine ?
Toujours selon Auto Hebdo, ce ne serait qu’une question de détails et donc de
jours, notamment la dette de l’écurie de 25 millions d’euros. Renault devrait
mettre 50 à 60 millions d’euros sur la table (étalé sur 10 ans) pour détenir
60% des parts de Lotus F1, avec l’aide d’Alain Prost prenant 10% selon les
dernières informations.
Sans véritable Team Manager, l’écurie serait ainsi réunie très probablement
sous la coupe de Cyril Abiteboul, actuel directeur de Renault Sport F1 et
ancien directeur de l’écurie Caterham, disparue cette saison.
L’accord devrait être trouvé d’ici le Grand Prix d’Italie, la
semaine prochaine à Monza.