F1 : Vers des moteurs Red Bull, et une écurie Renault ?

Des moteurs made in Red Bull ?
Pour Red Bull, les difficultés actuelles proviennent essentiellement du moteur Renault. Après le Grand Prix d'Australie, Christian Horner, le team manager de Red Bull s'est exprimé à ce sujet : « Ça a été un week-end dur pour Renault. Le moteur est tout simplement impossible à manier. Vous pouvez le voir et l'entendre dans les commentaires que les pilotes font. »
L'ingénieur Adrian Newey, concepteur de la Red Bull RB11 de 2015 a lui aussi fustigé Renault dans une interview au Telegraph : « Nous essayons d'être impliqués au maximum mais il semble y avoir une réelle réticence à s'engager du côté de Renault. Ne pas être compétitif est une chose, ne pas se donner les moyens d'en sortir en est une autre. »
Pour remédier à cette situation, Red Bull songerait à fabriquer ses propres moteurs en s'appuyant sur Ilmor Engineering. Autre solution envisagée : un changement de motoriste. C'est le fameux serpent de mer d'un partenariat Audi-Red Bull. Toutefois, la marque allemande est encore pleinement engagée dans le championnat du monde d'endurance et ne semble toujours pas prête à vouloir rejoindre la F1.
Renault lorgne sur Toro Rosso
Du côté de Renault, on réfléchit au meilleur moyen de mettre fin à cette mauvaise passe. Pour Cyril Abiteboul, le directeur de Renault Sport F1, il est hors de question de quitter la F1 : « Je peux vous assurer que nous allons trouver une voie pour aller de l'avant. Nous étudions la situation globale de la discipline, nous n'évaluons pas seulement les écuries mais aussi les perspectives commerciales de la F1, les audiences télé. Je ne veux pas quitter la F1 car c'est une formidable plateforme marketing pour des pays où nous voulons nous développer, comme la Chine et l'Inde. »
Renault n'exclut pas la piste d'un retour en F1 en tant qu'écurie complète plutôt que d'être uniquement un motoriste. Helmut Marko, un des dirigeants de Red Bull a même ouvert la porte à un rachat de l'écurie Toro Rosso, la petite sœur de Red Bull en F1 : « Si Renault croit avoir un besoin de se représenter différemment pour des raisons marketing, ils peuvent discuter de l'achat d'une équipe ou d'avoir deux voitures en jaune. »
Prost joue l'apaisement
Ambassadeur de Renault depuis 2012, Alain Prost est conscient des difficultés avec Red Bull mais joue la carte de l'apaisement : « Red Bull mérite beaucoup plus que ce qu'elle obtient comme résultats aujourd'hui, mais c'est en étant unis que l'on arrive à résoudre les problèmes, pas en se désolidarisant. »
Alain Prost a également regretté que les propos de Christian Horner et Adrian Newey aient été tenus en public : « Je trouve que ce qu'ils ont dit était exagéré et que ce n'était pas bien de le faire publiquement. Je peux comprendre leur frustration, mais il ne faut jamais séparer le moteur du châssis car ce n'est jamais une bonne chose... »