PSA Peugeot Citroën et General Motors proches d'une alliance ?

Les sources
C'est le site La Tribune qui a rapporté cette probable future alliance entre deux des principaux groupes automobiles mondiaux. PSA Peugeot Citroën et General Motors seraient, selon une source officieuse, en pourparlers qui "durent depuis quelques mois", mais pas d'affolement, ces discussions n'auraient "pas encore abouti". Petit fait soulevé par le média économique, la venue de Philippe Varin au pays de l'Oncle Sam lors du Salon de Détroit en janvier dernier, une visite qui serait donc à mettre sur le compte d'une rencontre entre les dirigeants des deux constructeurs.
Rapprochement logique ?
État des lieux, l'américain General Motors va bien. Très bien. Presque 6 milliards d'euros de bénéfices en 2011, c'est un exploit sachant que 3 ans auparavant le gouvernement américain repêchait le groupe, aidé de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Sauf qu'en Europe, les pertes sont colossales via la branche Opel, dont les ventes s'écroulent, même si Chevrolet tente de calmer la chute. C'est là qu'intervient PSA, deuxième groupe automobile du vieux continent avec 12,4% de parts (GM : 8,6%), derrière Volkswagen, via deux marques Peugeot et Citroën dont la notoriété n'est plus à faire. Et l'on connaît la volonté d'internationalisation de PSA, souhaitant accroître sa part de ventes hors Europe, et qui pourrait profiter de GM, n°1 sur les deux plus gros marchés mondiaux, la Chine et les États-Unis.
Un conflit de marques ?
Si l'alliance GM-PSA venait à se confirmer, dure serait la cohabitation entre les 4 marques devenues cousines en Europe (et ailleurs) : Opel, Chevrolet, Citroën et Peugeot. Si la marque allemande a déjà annoncé son intention de devenir premium, et l'américaine marque d'accès, les deux entités françaises auraient bien du mal à trouver leurs places. En effet, des conflits entre modèles à même cibles, exemple sur le segment des compactes, n°1 en Europe, avec un quatuor Astra/Cruze/C4/308 à gérer. Mais à y regarder, le groupe Volkswagen a bien dans son portefeuille la même situation, avec Skoda, SEAT, Audi et VW. Alors, pourquoi pas !
Quelques hics
Tout d'abord, comme dit en début d'article, il y aurait, un petit, PSA Peugeot Citroën, et le gros, General Motors, l'américain générant un chiffres d'affaires quasiment le double du français (115 vs 60 milliards d'euros), le premier étant plutôt sur la pente descendante, l'autre remontant en force. Et ne parlons pas des ventes (9 vs 3,55 millions d'unités en 2011). La situation de GM est aussi difficile, car son capital est détenu au tiers par les États-Unis, et de même pour PSA, qui aura besoin de l'aval de la famille Peugeot, propriétaire encore à 30,9% du groupe. Enfin, la dimension sociale est à prendre en compte, l'alliance allant avec de logiques coupes sur l'emploi, sans compter la rivalités des marques intra-groupe expliquée plus haut et ses conséquences.
Ce rapprochement entre General Motors et PSA Peugeot Citroën est encore à l'étude, mais LA Tribune y verrait bien un début de réponse au Salon de Genève 2012. Affaire à suivre.