Le scandale Volkswagen va-t-il se propager dans le monde entier ?

L’affaire
ne fait-elle que commencer ? Les Unes consacrées à l’évènement sont
violentes à l’encontre de Volkswagen ce mardi 22 septembre : « Volkswagen
a ruiné le made in Germany » pour Die Welt, « le scandale VW »
pour le Süddeutsche Zeitung pour n’en citer que deux.
La reine des ventes VW Golf va-t-elle pâtir de ce scandale ?
Une expansion à l’Europe et aux autres constructeurs ?
Les autorités allemandes ont annoncé dès lundi vouloir entreprendre des tests
approfondis sur son marché, suivi ce mardi par la France. « Nous sommes sur un
marché européen, avec des règles européennes, c'est celles qui doivent être
respectées», a annoncé le ministre des Finances Michel Sapin au micro d’Europe 1, insistant
que le contrôle d’autres constructeurs – comprenant les français Renault et PSA
- était « nécessaire » sur le marché européen. A noter, le groupe
Volkswagen (comprenant Audi, Skoda, Seat, Porsche, etc) représente 1 voiture
sur 4 vendue en Europe
Dans une moindre mesure, la Corée du Sud a également lancé une enquête sur les
modèles importés dans la péninsule, des Volkswagen Golf/Jetta et Audi A3, soit
entre 4.000 et 5.000 véhicules concernés, une réunion étant organisée ce
mercredi 23 septembre entre le gouvernement et des représentants du groupe
allemand.
Rappel des faits
L’organisation Environnementale Américaine (EPA) et la justice américaine avait
communiqué vendredi 18 septembre sur le lancement d’une enquête lancée sur les
niveaux de pollutions des véhicules Volkswagen commercialisés dans le pays. Le
groupe allemand avait alors signalé que ses véhicules étaient « sûrs, et qu’une
solution est en cours pour développer un remède afin de répondre aux normes d’émissions
et satisfaire notre loyauté ainsi que nos valeureux clients. »
Dimanche, la situation est devenue scandale. Le résultat de l’enquête a été
rendu public : Volkswagen a triché volontairement sur les contrôles de
pollution sur ses modèles diesels. Précisément, la firme teutonne installait
des logiciels détectant les contrôles de l’EPA afin d’indiquer des niveaux d’émissions
d’oxydes d’azote (NOx) très inférieurs à la réalité. En effet, les rejets réels de NOx des diesels Volkswagen - pouvant causer "de l'asthme et des maladies pulmonaires - seraient 40 fois supérieurs à la norme américaine.
Le PDG, Martin Winterkorn,
a avoué les faits dans un communiqué en ajoutant être « profondément
désolé d’avoir rompu la confiance des clients et du public », et que le groupe
automobile allait « coopérer avec les agences avec transparence et
urgence. »
Toutefois, malgré la bonne volonté du dirigeant allemand, son entreprise risque
une amende record, pouvant se calculer à hauteur de 37.500 dollars par véhicule
concerné, à multiplier par les 482.000 unités vendues entre 2009 et 2015, soit
18,7 milliards de dollars ou 16,6 milliards d’euros. Dans la journée de lundi
21 septembre, Volkswagen a même indiqué l’arrêt provisoire de la commercialisation des modèles diesel Jetta,
Passat, Golf, Beetle et Touareg, ainsi que de nombreuses Audi (A3, A6, A7, A8,
Q5, Q7).