Le Sénat américain veut 25 milliards de dollars

Le projet, dont Reuters s'est procuré un exemplaire, vise à modifier le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars mis sur pied par le département du Trésor pour le secteur des services financiers, afin de permettre à l'État d'y puiser les crédits nécessaires à garantir aussi la viabilité à "long terme" de General Motors , Ford , Chrysler et des équipementiers du secteur.
Selon le projet, les prêts couvriraient une période de dix ans et afficheraient un taux d'intérêt de 5% les cinq premières années, puis de 9% les années suivantes.
En échange, l'État obtiendrait des instruments de dette senior et des options sur des actions des entreprises faisant appel au plan. Celles-ci devront également s'engager à limiter les rémunérations et les "parachutes dorés" de leurs dirigeants. Pendant toute la durée des prêts, les entreprises automobiles ne verseraient pas de dividendes à leurs actionnaires. Les constructeurs seront aussi tenus d'expliquer comment ils comptent faire face au plongeon de leurs ventes, au durcissement des conditions de crédit et à la dégradation des perspectives économiques.
POUR LA MAISON BLANCHE, LES CREDITS SONT DEJA LA
Les sénateurs démocrates jouent ainsi le bras de fer avec les Républicains et l'administration Bush, pour qui l'octroi de crédits supplémentaires n'est pas la solution. Le secrétaire au Trésor Henry Paulson refuse quant à lui que l'utilisation des fonds du dispositif TARP soit élargie à un secteur comme l'automobile.
"Nous sommes surpris que les Démocrates au Sénat propose un plan de renflouement qui n'exige pas des constructeurs automobiles qu'il prennent les décisions difficiles qui s'imposent s'ils veulent se restructurer et devenir viables", a déclaré Dana Perino, porte-parole de la Maison blanche. "Cela ajouterait 25 milliards de dollars supplémentaires aux 25 milliards de dollars déjà alloués au secteur automobile", a-t-elle ajouté.
"Le Congrès ferait mieux d'accélérer à la place les 25 milliards de dollars existants, déjà alloués au secteur automobile via la modification du programme de prêts du département de l'Énergie." Elle fait référence aux crédits alloués pour aider les constructeurs à s'adapter aux nouvelles exigences en matière d'émissions polluantes et de consommation de carburant. Les Démocrates redoutent que ce projet-là ne remplisse plus son objectif environnemental si les crédits associés servent au redressement des acteurs de la filière.
Henry Paulson et le président de la Fed Ben Bernanke se sont rendus au Congrès lundi pour répondre aux questions des Démocrates sur le fonctionnement du dispositif TARP. Ce programme (Troublet Asset Relief Program), visait initialement à reprendre les actifs toxiques hérités de la crise des subprimes, mais il a été modifié pour donner la priorité à des injections de capitaux plus directes dans les banques et autres établissements de crédit.
(avec agence)