Trophée Andros 2012 : Finale au parfum de scandale à Super Besse

Prost "intouchable" sous les huées du public
Sur une piste où malgré l'apport de 25 tonnes de neige, la glace avait vite disparu, Prost prenait le meilleur en remportant brillamment les deux qualifications, avec 1 seconde d'avance sur JP Dayraut ! Mais il restait une finale pour confirmer cette victoire. Une place dans les 5 premiers suffisait au « professeur » qui part en 1ère ligne. Il est doublé dès le 1er virage par l'autre champion du monde de F1, Jacques Villeneuve auteur d'un départ éblouissant. La Dacia d'Alain Prost part à la faute et se retrouve hors de la piste dans un talus enneigé. Coup de théâtre : Villeneuve est en tête et Rivière, 3ème de la course, se retrouve vainqueur du trophée.
Rivière gagne... mais Prost ne peut pas perdre
A peine le 1er tour terminé, à la stupéfaction générale : drapeau rouge ! La piste est libre mais la course est arrêtée... D'interminables palabres commencent. Le « collège » de commissaires et les organisateurs décident de refaire un départ en rétrogradant de manière totalement incompréhensible Villeneuve en dernière ligne ! La vidéo ne montre pourtant aucune faute du pilote canadien lors de son dépassement d'un Prost apparemment jugé « intouchable » par la direction de course.
Benjamin Rivière sur Skoda Fabia SpeedAventure, 2ème
Décisions incompréhensibles
Les palabres continuent, la Dacia est retirée de son talus, emmenée en réparation... Trois quarts d'heure passent... et Prost est rappelé sur la piste pour prendre un 2ème départ. Du jamais vu ! (La règle appliquée depuis toujours dans le trophée est claire : quelles qu'en soient les raisons, une voiture immobilisée qui provoque un arrêt de course avec drapeau rouge, ne peut en aucun cas reprendre la piste). Sous les huées du public extrêmement nombreux à Super Besse, Prost gagne cette finale et redevient vainqueur du trophée devant Rivière et Dayraut.
Confusion générale
L'écurie Skoda, dénonce des « magouilles », s'interroge sur la poursuite de sa participation à l'Andros et veut entamer des discussions avec la FFSA pour que des garanties soient apportées à l'avenir sur le respect de la règlementation. Deux des pilotes officiels Skoda, et non des moindres, Jacques Villeneuve (qui dénonce un trophée devenu « Trophée Alain Prost ») et un autre ancien de la F1 Olivier Panis annoncent de leur côté leur souhait d'abandonner cette compétition.
Jean-Philippe Dayraut sur MINI Countryman Saintéloc, 3ème
Victoire donc, sans appel
En tout cas, si l'incroyable décision des organisateurs n'est pas remise en cause par la FFSA (apparemment, malgré le scandale, aucune réclamation n'a été déposée par les autres écuries dans le délai imparti d'1/2 heure après la course), la victoire de Prost est méritée. Dommage qu'elle ait été acquise dans des conditions aussi lamentables. Il a été le meilleur sur la glace (et l'asphalte !) au terme de la saison avec Dayraut vainqueur l'an dernier qui termine donc 3ème, à un seul point du formidable Benjamin Rivière, pilote amateur d'une écurie privée (Speedaventure) qui, privé de la première, monte sur la deuxième marche du podium.
Un règlement "à la carte"
Nicolas Prost, pilote officiel Dacia intégré en milieu de saison dans la catégorie « Indépendants » que l'on croyait réservée aux amateurs, termine en tête devant Olivier Pernaut (Ford Saintéloc). Nicolas Bernardi (Ford Saintéloc), lui aussi pilote professionnel, ancien champion de France de Rallye, s'adjuge la catégorie « Promotion » autrefois réservée aux amateurs débutants, devant son coéquipier Julien Maurin. Dans le trophée électrique, très beau week-end pour Christophe Ferrier (Nice Cote d'Azur) qui gagne la saison devant l'excellent Adrien Tambay (Siemens) et Nicolas Prost (Pilot) vainqueur l'an dernier.
En conclusion, une saison vraiment atypique à cause de la météo. La quasi-totalité des courses s'est déroulée sur de l'asphalte avec des autos pas vraiment conçues pour ça . Pour sauver l'Andros, les organisateurs devront à la fois réexaminer leur calendrier, les pistes choisies, et en finir avec ce règlement « à la carte » qui a transformé une belle compétition en un spectacle triste et affligeant.