Verstappen a été éblouissant, mais il n’est pas encore un grand

Verstappen a été éblouissant, mais il n’est pas encore un grand
Max Verstappen (Red Bull) en a encore épaté plus d’un en décrochant, à l’issue d’une brillante remontée sous le déluge brésilien, la troisième place à Interlagos. Pour autant, même si ses performances sont réjouissantes, il ne faut pas - encore – s’emballer.

Après son excellente prestation lors du Grand Prix du Brésil, le pilote néerlandais a influencé certains observateurs sceptiques. Peut-être un peu trop.


A Interlagos, Max Verstappen a éclipsé tout le monde. Même Lewis Hamilton (Mercedes), pourtant remarquable vainqueur de la course. Le prodige de Red Bull a été sensationnel sous la pluie pour passer, en quelques tours de passe-passe, de la 14e à la troisième place. Son show a même provoqué les éloges de Toto Wolff, boss de Mercedes, qui lui avait pourtant demandé, via son père, de ne pas interférer dans la course au titre. « C’était le show Verstappen. Il a redéfini les limites de la physique en faisant le spectacle grâce à un incroyable pilotage », a-t-il lâché dimanche.


Le dirigeant autrichien n’a pas été le seul ébloui. Christian Horner, directeur de l’écurie au Taureau Rouge, n’a pas hésité à le comparer à Ayrton Senna et Michael Schumacher. « Je crois que ce dont nous avons été témoins aujourd’hui est quelque chose de très spécial. On n’est pas souvent témoin d’une course comme celle-ci, et je crois que ce que nous avons vu était vraiment très, très particulier », a-t-il ajouté.

Toujours pas suffisant

Il faut bien le concéder : le surdoué batave est dégoulinant de talent, et il l’a une nouvelle fois prouvé. Plus que le cran et l’insouciance inhérente à ses 18 ans, le fils de Jos a également montré une véritable science de la piste en utilisant des trajectoires uniques qu’il avait préalablement testées derrière la voiture de sécurité.


Pour autant, citer son nom aux côtés des plus grands reste abusif. A Sao Paulo, Verstappen n’a pas intégré cette caste, même si l’édition 2016 de la manche brésilienne sera peut-être, comme le Grand Prix de Monaco 1984 pour Senna et le Grand Prix d’Espagne 1996 pour Schumacher, un élément fondateur d’une grande carrière à venir. Mais il n’a pas suffi d’une course pour bâtir les légendes.

Un peu de retenue !

Les meilleurs pilotes de l’Histoire n’ont pas tous été des génies sous la pluie. Et les plus adroits sur piste mouillée ne sont pas tous devenus des mythes. Alain Prost, quadruple champion du monde (1985, 1986, 1989, 1993) et Nelson Piquet, triple couronné (1981, 1983 et 1987), n’ont pas toujours été très à l’aise sous des conditions climatiques difficiles. A l’inverse, Jos Verstappen, père de la nouvelle pépite de la F1, a réalisé l’une de ses performances les plus marquantes sous le déluge au Grand Prix du Canada 2000. Pourtant, sa carrière n’est pas restée dans les annales…


Alors oui, Max Attack possède une fibre et un talent particuliers. Il figure déjà parmi les plus grands espoirs que la F1 ait connu. Mais ayons, encore, une certaine retenue avant de débattre sur son avenir. Nous n’en prendrons que plus de plaisir si, dans le futur, le prodige Verstappen portera son nom dans les mêmes hauteurs que Senna, Schumacher, Prost ou Hamilton.


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