Interview ! Les criminels de "The Blacklist" : Joshua Close

Parlez-nous de votre personnage et de ses crimes...
J’ai l’impression de l’avoir croisé quand j’étais au lycée. Heureusement que non !
Julian est quelqu’un de complexe. Il est neurologue et comme il a une dizaine d’années de plus que moi dans le scénario, il a peut-être un côté surdoué à la Docteur Doogie. Il est entré dans la profession relativement tôt et s’est rapidement distingué, ce qui lui a permis de se faire un nom rapidement. Il a un côté un peu autiste, et il adore apprendre de nouvelles choses.
Il a vécu une tragédie dix ans environ avant le début de la série. Il était en voiture avec sa femme et ils ont eu un accident. Victime de graves lésions cérébrales, elle est depuis dans un état végétatif. Ses blessures au niveau du lobe frontal l’ont privée de toute capacité de réflexion et d’émotion. Elle est prisonnière de son propre corps.
Étant donné que Julian était au volant, il se sent coupable. Cet accident qui l’obsède l’a détourné de ses occupations professionnelles. Il voudrait faire machine arrière mais développe un comportement de psychopathe : pour sauver sa femme, il se livre à des expériences sur des patients souffrant des mêmes symptômes, d’où sa passion pour le syndrome d’enfermement.
Son métier lui permet donc d’avoir accès aux patients…
En fait, il a embauché des types peu recommandables pour les enlever. C’est devenu une sorte de Docteur Frankenstein.
Il a son propre labo ?
Absolument ! Un mystérieux mécène finance ses expériences. Julian ne prévoyait pas d’aller aussi si loin. À l’origine, il souhaitait simplement faire progresser la science, mais ses activités ont pris une tournure très personnelle. Quand l’épisode débute, il est déjà passé du côté obscur en tuant plusieurs cobayes. Rien ne peut excuser le meurtrier qu’il est devenu.
En gros, c’est un mec compliqué.
Pourquoi votre personnage est-il dans le collimateur de Reddington ?
J’ai pas mal baroudé cette année et n’ai pas suivi tous les épisodes mais Reddington veut clairement mettre la main sur lui. Dans les épisodes précédents, on comprend qu’il cherche quelqu’un capable de guérir l’amnésie et les lésions du lobe frontal, sans que l’on sache pourquoi. Ici, Red se rend compte que Julian n’avance pas assez vite ni assez bien à son goût. Il demande à Elizabeth (Megan Boone) de l’aider. Quand il comprend que Julian ne lui sert plus à rien, il ne sait pas s’il doit s’en débarrasser ou le faire arrêter. Les motivations de Reddington finissent par être un peu moins personnelles. Depuis que j’ai joué dans cet épisode, je suis devenu accro à la série !
Comment vous êtes-vous préparé pour le rôle ?
Dans un premier temps, j’ai puisé tout ce que j’ai pu dans le scénario afin d’avoir une base sur laquelle travailler. Julian tente de transférer l’ADN d’une sorte de méduse immortelle sur des humains, mais ces créatures doivent avoir atteint un certain âge pour régresser et se régénérer. Ensuite, j’ai appris mon texte en essayant de comprendre le personnage pour le rendre plus personnel, et en me servant de mon imagination.
Pensez-vous que quelqu’un réussira un jour à être plus rusé que Reddington ?
Pas à ce train-là, non. Ce type est à des années lumières de la plupart des gens. On dirait qu’il a toujours trois longueurs d’avance sur tout le monde, ce qui le rend vraiment très intéressant.
Qu’est-ce qui explique cette fascination pour les rôles de méchants ?
C’est tellement plus drôle à jouer ! Je ne sais pas pourquoi. En grandissant, j’ai dû gérer tout un tas d’émotions et de conflits et je pense qu’incarner ce type de personnage fait appel à une part plus sombre que nous n’avons pas forcément développée, ce qui stimule d’autant l’imagination. J’ai toujours trouvé que l’évolution d’un méchant était plus intéressante. Sans oublier que dans la plupart des histoires, if faut un méchant pour qu’il y ait un héros. C’est très agréable de se mettre dans la peau d’un type comme ça le temps d’un rôle, sans pour autant que cela se répercute dans la réalité !
Parlez-nous de l’équipe de The Blacklist...
Ils sont géniaux ! J’avais déjà travaillé avec Megan [Boone] sur Los Angeles : police judiciaire. C’est quelqu’un de très chouette, hyper professionnelle. Je connaissais le travail de Diego [Klattenhoff], qui est Canadien comme moi. J’adore ce qu’il fait et c’était très intéressant de l’observer jouer. Sans oublier James Spader, qu’on peut aujourd’hui qualifier de légende vivante. Il est extrêmement précis, y compris dans ce qu’il dit. Il a plein d’autres qualités. J’ai énormément appris en le regardant mettre les choses en place de façon rapide et efficace, comme l’exige une série. C’était vraiment une expérience fantastique. On a tourné deux scènes ensemble et il fallait le voir prendre le contrôle du plateau : il s’implique complètement et sait comment obtenir la meilleure prise. Tout est arrivé si vite que j’ai l’impression d’avoir rêvé ! Au final, j’ai tourné presque deux semaines. On m’a appelé alors que j’étais à Los Angeles et je me suis retrouvé dans l’avion le lendemain matin. Deux jours après, je faisais les essayages.
Comment s’est passé le tournage ?
J’avais l’impression d’observer une équipe qui travaille ensemble depuis des années : ils savent tous ce qu’ils ont à faire, comment s’aider les uns les autres, tout en étant parfaitement synchrones. Mon objectif était de ne pas briser cet élan et de les aider à obtenir ce qu’ils voulaient. Un peu comme s’ils m’avaient invité à dîner : il faut faire ce que l’on attend de vous, être poli et flexible.
Julian Powell reviendra-t-il ?
J’aurais bien aimé.
Est-ce qu’il meurt ?
Oui. Attendez, il n’y a pas un épisode spécial zombies ? J’avais proposé l’idée au créateur de la série mais je crois qu’il n’a pas vraiment accroché.