"Si Lukaku est meilleur que moi ? Vous me faites rire. Mon nez est plus grand que sa carrière !" C’est par ce sarcasme que Zlatan Ibrahimovic avait accueilli, à l’été 2017, l’arrivée de Romelu Lukaku à Manchester United. On connaît la suite : le Belge a empilé les buts et le Suédois a dû quitter l’Angleterre six mois plus tard pour une pré-retraite américaine à Los Angeles.
Dans la foulée de cette saison pour le moins convaincante chez les Red Devils (27 buts toutes compétitions confondues), l’attaquant de 25 ans marche sur l’eau avec les Diables Rouges dans cette Coupe du monde : quatre buts lors de ses deux premiers matchs (il n'a pas joué le troisième match contre l'Angleterre), qui le placent à la deuxième place du classement des buteurs à égalité
1986 - Romelu Lukaku 🇧🇪 est devenu le premier joueur à inscrire au moins 2 buts lors de 2 matches consécutifs de Coupe du Monde 🏆 depuis Diego Maradona 🇦🇷 en 1986 (contre l’Angleterre et la Belgique). Fou.#CM2018 #BELTUN pic.twitter.com/IfiqoJqqun
dash; OptaJean (@OptaJean) June 23, 2018
Il poursuit : "Mon père avait été footballeur professionnel, mais il était à la fin de sa carrière et l’argent avait disparu. Plus de télévision, faute de signal. Plus de match du jour. La nuit, les lumières s’éteignaient. Pas d’électricité pour deux, trois semaines à la suite. Je voulais prendre un bain. Il n’y avait pas d’eau chaude. Ma mère chauffait une bouilloire sur la cuisinière. Je me versais de l’eau sous la douche avec une tasse. Il y avait même des moments où ma mère ‘empruntait’ du pain à la boulangerie. Là-bas, ils nous laissaient prendre une miche le lundi. On les remboursait le vendredi. "
En parallèle, celui qui dépassait de deux têtes ses coéquipiers en équipes de jeunes a aussi dû vivre avec ses suspicions récurrentes sur son âge. "J'ai joué avec tant de colère, à cause de beaucoup de choses. Des rats qui couraient dans notre appartement. Parce que je ne pouvais pas regarder la Ligue des champions. À cause de la façon dont les autres parents me regardaient, dit-il encore. J’étais en mission. Moi, je voulais être le meilleur footballeur de l’histoire. Pas bon. Pas génial. Le meilleur." La mission n’est pas encore tout à fait accomplie. Mais c’est en très bonne voie.