L’équipe de France a souffert mille peines pour venir à bout d’une vaillante Australie lors de son entrée en lice, ce samedi, en Coupe du monde. Les changements opérés par Didier Deschamps en seconde période ont fait basculer la rencontre.
Ce qui
a fait la différence dans la laborieuse victoire (2-1) des Bleus contre l’Australie,
ce samedi ? "La technologie", répondront les mauvaises
langues, en référence à l’assistance vidéo ayant permis de siffler le penalty
de l’ouverture du score transformé par Antoine Griezmann (58e), et à
la goal line technology nécessaire à la validation du but de Paul Pogba (81e).
Mais ce serait oublier un peu vite Didier Deschamps qui, outre la chance
légendaire dont on l’affuble, a surtout effectué les remplacements qui ont débloqué le
match.
Le premier double changement est survenu à la 70e minute, soit huit
minutes après l’assommante égalisation australienne sur penalty, consécutive à
une improbable main de Samuel Umtiti. Au même moment, Nabil Fekir est alors entré en lieu et place d'un Ousmane Dembélé transparent, tandis qu’Olivier Giroud a succédé à
Antoine Griezmann. Soit deux changements presque pour poste, mais qui modifient
radicalement le paysage en attaque. Et puis, à la 78e, soit trois petites
minutes avant le but de la victoire, Blaise Matuidi a remplacé Corentin
Tolisso.
C’est ce dernier remplacement qui, précisément, libérera Paul Pogba au milieu,
Blaise Matuidi mettant aussitôt un plus gros impact dans l’entrejeu, par sa
pugnacité dans ses duels et ses courses hyperactives. Dans la foulée, on a
ainsi vu Paul Pogba se projeter jusqu’à la surface, via un une-deux avec Kylian
Mbappé, puis un autre avec… Olivier Giroud. Le point de fixation qui, jusqu’alors,
avait cruellement manqué aux Bleus à hauteur de la surface adverse. Le passeur
décisif sur cette action.
Nabil Fekir, lui, a travaillé dans l’ombre. Plus efficace dans ses dribbles qu’Ousmane
Dembélé, plus altruiste aussi, le Lyonnais a surtout perturbé, et fatigué, la
défense australienne par sa mobilité. Il ne lui a manqué qu’un peu de justesse
sur ses coups de pied arrêtés pour concrétiser ses efforts. Enfin, il faut
noter que le choix de Didier Deschamps de maintenir Kylian Mbappé sur le
terrain plutôt que le taulier Antoine Griezmann a aussi pesé lourd, tant le
pressing du jeune Parisien jusque dans les derniers instants a, lui aussi, fait
transpirer la défense adverse. Espérons désormais que, le 21 juin contre le
Pérou, les onze titulaires sauront rendre le coaching beaucoup moins
fondamental.