Tout s’est passé comme prévu. Ou presque. L’Espagne a monopolisé le ballon, tenté des dédoublements de passes sur les ailes pour placer ses sempiternels centres en retrait devant le but. Et la Russie s’est regroupée, souvent à onze dans ses trente mètres, pour mieux jaillir à chaque récupération inopinée.
La Roja a ainsi, logiquement, ouvert le score, grâce à un but contre son camp d’Ignashevitch, poussé à la faute par un Sergio Ramos pressant à la retombée d’un coup franc d’Asensio, à la 11e minute. Mais une main de Piqué dans la surface espagnole, à la 40e, a précipité l’égalisation russe juste avant la pause, par Dzyuba sur penalty.
La suite n’aura été qu’une passe à dix espagnole aussi longue que stérile. La faute à des transmissions fort lentes et à des touches de balle trop nombreuses. Malgré cela, l'Espagne s’est procurée un nombre conséquent d’occasions, dans le temps réglementaire puis en prolongation. Mais en face, un homme veillait, intraitable jusque lors de la séance de tirs au but, qui a vu Koke puis Aspas manquer leurs tentatives sous une pluie diluvienne.
Cet homme, c’est le gardien russe Igor Akinfeïev, dont les parades ont dégoûté les Espagnols en même temps qu’elles ont galvanisé ses partenaires au fil des minutes. Le portier et capitaine a ensuite repoussé deux tirs au but, dont celui d’Aspas qui l’avait pourtant pris à contre-pied, mais qu’il a détourné au moyen d’un somptueux réflexe du bout du pied. C’est peu dire qu’il est désormais un héros aux yeux de son pays.
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dash; FIFA World Cup 🏆 (@FIFAWorldCup) July 1, 2018
C’est une première dans toute l’histoire de la Coupe du monde : l’Espagne a franchi le cap des 1000 passes dans un même match (1006 en tout !). De son côté, la Russie n’en a fait, elle, que 191 en 120 minutes, soit trois toutes les deux minutes. D’ailleurs, dans ce même ordre d’idée, les Espagnols ont tiré au but 25 fois, cadrant à neuf reprises, quand leurs hôtes n’ont placé que trois frappes, dont une seule cadrée. Pour le résultat que l’on sait.