Comment décririez-vous votre personnage d’Antoine Bailly ?
Comme
beaucoup de «clients» de Joséphine, Antoine est un personnage un petit peu
perturbé, ce qui est d’ailleurs assez éloigné de mes rôles habituels. Antoine a
enfoui beaucoup de souvenirs, en particulier un événement dramatique survenu
pendant son adolescence.
Avec son accident de plongée, il est obligé, bien
qu’il soit dans le coma, de faire un retour sur ce passé, qu’il ne veut pas
affronter.
Vous incarnez un personnage inconscient pendant une grande
partie de l’épisode. Cela vous a-t-il inquiété lorsque vous avez accepté le
rôle ?
Non,
pas du tout. Au contraire, j’ai trouvé que c’était audacieux et plutôt
novateur. J’ai eu la chance de voir l’épisode et il s’avère que cela fonctionne
très bien à l’écran.
Pour pallier l’impossibilité de parler à Antoine,
Joséphine entre littéralement dans son inconscient, pendant qu’il est dans le
coma. Ensemble, ils vont dérouler le fil de son passé et faire, en quelque
sorte, sa psychanalyse.
Votre personnage est un amoureux de plongée. Est-ce également
l’une de vos passions ?
On
va dire qu’en temps normal, je suis plutôt «masque et tuba»! Non, je n’avais
jamais fait de plongée en apnée. J’ai eu une journée de formation avant le
tournage au cours de laquelle j’ai fait une descente à 10 mètres.
Pas trop mal
pour un débutant ! C’était une belle expérience à vivre, l’espace d’un
instant, on se prend pour Jacques Mayol, on s’enfonce en profondeur et on
réfléchit forcément à la distance qui nous sépare de la surface…
Qu’est-ce qui vous a plus dans l’interprétation de ce
rôle ?
L’idée
d’aller explorer la psychologie d’un personnage comme Antoine m’a immédiatement
intéressé. Je ne le fais pas du tout dans Nos Chers Voisins, où nous sommes
vraiment dans de la franche rigolade. Avec ce rôle, j’ai pu, sans jeux de mots,
aller un peu plus en profondeur, c’était assez intéressant.
Comment s’est déroulé le tournage ?
Je
me suis autant amusé sur le tournage de Joséphine que sur les plateaux de
Nos Chers
Voisins. D’ailleurs, je connais bien le réalisateur, Stefan
Kopecky, qui travaille aussi sur Nos Chers Voisins.
Les autres comédiens,
notamment les jeunes ont apporté beaucoup de fraîcheur, l’ambiance était
excellente. Et il faut dire que le cadre de la région, autour de La Ciotat, est
extraordinaire. Pouvoir tourner au bord de la mer, au soleil,
dans de superbes
paysages est une grande chance de ce métier. D’ailleurs, au grand dam des
maquilleuses, j’ai pris un beau coup de soleil pendant le tournage !
Aviez-vous déjà rencontré Mimie Mathy ? Comment s’est
passée votre collaboration ?
Oui,
je la connaissais un peu. Elle est vraiment le fer de lance de cette série.
Mimie est un peu à l’image de Joséphine, une femme sympathique, drôle,
boute-en-train, qui ne se prend pas la tête et sait rester simple, c’est
une assez belle façon de vivre le succès.
Durant le tournage, nous avons fait
l’expérience de sa popularité dans les rues de La Ciotat. Tout le monde
reconnaît Mimie mais ça ne l’empêche pas de conserver sa simplicité. C’est ce
qui me plaît chez elle. Nous sommes d’ailleurs restés en contact depuis la fin
du tournage.
Les téléspectateurs de TF1 vous connaissent bien pour votre rôle
d’Alain dans Nos Chers Voisins. On
vous a vu récemment dans Camping Paradis. La
comédie, c’est définitivement votre genre ?
J’ai
envie de dire oui. Lorsque j’ai commencé au théâtre, à 19 ans, je me sentais
déjà plus à l’aise dans le rôle du valet que dans celui de Dom Juan
ou du Misanthrope !
Je suis très heureux de faire de la comédie, je m’éclate dans Nos Chers Voisins,
mais j’ai aussi appris à jouer dans d’autres registres, comme c’est le cas dans
Joséphine.
Votre one man show, La vie
est belle, est actuellement en tournée. Comment
parvenez-vous à jongler entre les planches et les plateaux de
tournage ?
J’ai
la chance de tourner Nos Chers Voisins pendant seulement
trois mois. C’est une période assez intensive, à Paris, durant laquelle les
journées chargées s’enchaînent. J’ai donc la chance d’avoir du temps, pendant
l’année, de mener à bien mes projets personnels. En ce moment, j’en profite
pour réécrire mon one man show.
Justement, ce one man show, c’est un aboutissement dans votre
carrière ?
C’est
un peu mon bébé, oui. On m’a proposé beaucoup de pièces de théâtre, que j’ai
refusées afin de me consacrer à mon spectacle et d’aller au bout de mes envies.
Avant de tourner Nos Chers Voisins, j’avais déjà fait deux spectacles, avec
plus ou moins de succès.
Il m’est arrivé de jouer dans de petites salles à
Paris devant une dizaine de personnes. C’est un peu comme cela que j’ai roulé
ma bosse. Aujourd’hui, sans parler de revanche sur le passé, faire un beau
spectacle est un vrai challenge pour moi. J’y apporte beaucoup de soin pour que
le public qui vient me voir ne soit pas déçu.