Exclu. Fabian : "Bébé, un voisin m'a nourri en cachette et sauvé la vie"

Exclu. Fabian : "Bébé, un voisin m'a nourri en cachette et sauvé la vie"
Le Suisse d'origine uruguayenne a vécu une enfance difficile. Placé dans un poulailler par sa grand-mère alors qu'il était bébé, il doit sa vie à un voisin. Pour MYTF1, il revient sur cette incroyable histoire.

Fabian, on a découvert dans ton portrait que tu avais une histoire peu commune. Tu as été placé dans un poulailler par ta grand-mère biologique dès ton plus jeune âge. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
Je ne sais pas pourquoi ma mère biologique m'a confié à ma grand-mère qui elle-même n'avait pas du tout envie d'avoir d'enfant ou de petit-enfant... Ce qu'il s'est passé, à mon avis, c'est qu'elle s'est dit que soit elle me tuait, soit elle me plaçait au fond du jardin pour voir ce qu'il advenait ! J'ai eu la chance d'être nourri en cachette par un voisin, que j'ai d'ailleurs retrouvé trente ans plus tard. A l'époque, on était dans un petit village de campagne sous le régime militaire en Uruguay, les conditions étaient difficiles. C'était donc facile pour ma grand-mère de me mettre dans le poulailler et de me laisser mourir là. Avec le régime militaire, personne ne savait rien. Ce voisin a donc pris l'initiative de venir me nourrir en cachette, ce qui m'a sauvé la vie. J'ai eu la chance aussi que les poules ne me fassent pas de mal !

Jusqu'à quel âge es-tu resté dans ce poulailler ?
Jusqu'à l'âge de deux ans. Ensuite, il y a eu un incendie qui a fait qu'on m'a repéré... Mais je ne vais pas raconter toute mon histoire, car je suis en train d'écrire une autobiographie ! (rires)

Après cet incendie tu as été adopté ?
Oui, par une Uruguayenne d'origine suisse. Sa famille s'était installée en Uruguay dans les années 1890. Pendant la dictature militaire, elle a fui le pays. Elle a trouvé une place en Suisse et c'est ce qui fait que j'ai aujourd'hui la nationalité suisse.

Tu te décris comme un survivant. Que t'a apporté cette histoire si particulière qui est la tienne ?
Je sais aujourd'hui que rien n'est difficile, rien n'est compliqué. Je n'ai qu'une seule devise : il n'y a pas de problèmes, il n'y a que des solutions. Personnellement, chaque seconde qui passe, je vois l'importance qu'a la vie, et le fait d'être heureux en permanence. Sachant d'où je viens, tout est génial à voir ! La moindre rencontre est une aventure. C'est comme ça que je vois et que je vis la vie.

C'était important pour toi de symboliser tout ça à travers tes tatouages ?
Pour moi, c'était vraiment un passage de l'adolescence à l'âge adulte. Il n'y a aucune affiliation à une tribu ou à un gang, c'est vraiment personnel. Ils font entièrement partie de moi aujourd'hui.

Tu avais peur que le tatouage sur le visage te fasse défaut dans Koh-Lanta. Comment as-tu été accueilli chez les Rouges ?
J'avais cette appréhension du premier regard... Tu sais, on se forge une personnalité, on se construit dans le regard de l'autre. Je n'ai pas eu cette construction étant enfant. Les années les plus importantes de l'enfance se situent entre 0 et 6 ans, ce sont des périodes d'ancrage. Jusqu'à l'âge de 6 ans, ça a été très compliqué pour moi. Je n'ai pas eu ce regard là. Mais je sais à quel point ce premier regard est important dans la vie quotidienne. J'ai beaucoup travaillé là-dessus. Ce tatouage fait partie de moi, je ne le vois plus, je ne le ressens plus. Et je crois que dès que je parle, les gens ne le voient plus non plus. Mais c'est vrai que sur les bateaux, quand nous sommes arrivés sur l'île, j'ai senti dans les regards des autres que j'allais être l'homme à abattre. Après, c'était à moi de travailler le premier contact avec les autres aventuriers. Pour que le tatouage disparaisse tout de suite. En même temps, le tatouage est aussi source de communication et de dialogue, il intrigue, il interroge. Je sais en tout cas que si la personne en face de moi voit mon tatouage et n'a pas envie de me parler, je n'ai rien à faire avec elle. Parce qu'il n'y a pas chez elle cette ouverture d'esprit que j'ai.


Avec les Rouges, vous passez à deux reprises tout près de la victoire dans ce premier épisode. Qu'est-ce qui a fait la différence et permis aux jeunes de gagner ?
Pour moi, on était un diesel. Moi-même je n'excelle pas dans ce premier épisode. Je me sentais lourd, ankylosé... Je l'ai senti dès le premier plongeon ! Je me suis dit que ça allait être compliqué, que ce n'était pas de la rigolade. Pour que le diesel fonctionne bien, il faut le faire chauffer ! Mais on était tous surpris chez les anciens de s'entendre aussi bien tout de suite malgré tout, parce que chacun a ses petites habitudes, ses trucs de vieux ! (rires)

On sent d'ailleurs au conseil qu'il y a déjà une belle cohésion chez les Rouges...
Oui. On s'est rencontrés, puis il y a eu quelques heures de battement qui nous ont permis de mieux nous connaître... Mais on a d'abord mis en avant nos capacités à gérer la vie sur le camp au détriment du côté sportif dans les épreuves. C'est sans doute ce qui nous a fait défaut sur ces deux premières épreuves. A nous de montrer par la suite qu'il n'y a pas que les jeunes qui peuvent remporter des épreuves !

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