Exclu. Raphaële, éliminée : "J’ai pris plaisir à affronter Clémentine"

Tu as finalement perdu après ton quatrième duel. Est-ce
que Clémentine était trop forte ?
Au début de l’aventure, j’avais dit que je ne savais pas
si je préférais avoir Clémentine avec moi ou contre moi. Aujourd’hui j’ai ma
réponse ! (rires) Je préfère l’avoir dans mon équipe que dans celle d’en
face. Je ne pense pas qu’elle soit trop forte, même si je savais que c’était
une adversaire redoutable. Elle a des capacités sportives terribles, mais sur
un duel tout est possible. Et lors de sa première participation à l’émission,
elle avait eu du mal avec cette épreuve, elle avait un peu perdu ses moyens.
Lors de ce duel, elle était remontée à bloc. De mon côté, les onze jours sur l’île
de l’Exil m’avait sans doute un peu usée moralement. La pression a peut-être eu
raison de mes nerfs également.
On a effectivement l’impression que tu étais plus tendue
que d’habitude lors du duel. Pour la première fois, ce n’est pas toi qui menais
la course…
Exactement. Elle a un caractère de compétitrice et elle a
été vraiment très forte. Elle a pris du coup le dessus sur moi. J’ai beaucoup
pensé à ma fille pendant l’épreuve et ça m’a mis la pression. J’ai de fait été
plus fébrile que lors des autres duels.
Penser à ta fille ne t’a pas aidée à te surpasser cette
fois-ci ?
Lors du premier duel contre Julie, penser à elle m’avait
donné un supplément d’âme, j’étais remontée. Contre Clémentine, ça faisait onze
jours que j’étais presque tout le temps seule sur l’île, en plus des jours que
j’avais déjà passés en équipe, donc je pensais plus à la retrouver, le côté
maman a pris le dessus. Et je pense que ça m’a en partie renvoyée en France avant
l’heure !
Comment as-tu vécu ces onze jours quasiment seule sur l’île
de l’Exil ?
Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer ! (rires) J’ai passé
trois ou quatre jours sans le feu, donc j’ai pris le temps de chercher à
manger, de faire un toit pour la cabane. J’ai fait un toit étanche en tressant
des feuilles de palmier. On est vite essoufflée, vite fatiguée. Il faut chercher
du bois pour le feu, le couper et entretenir le feu et tout ça prend beaucoup d’énergie.
On n’a pas le temps de se poser et quand on se pose on cogite beaucoup.
Tu as disputé quatre duels. Quand tu voyais les
adversaires arriver au fur et à mesure, te disais-tu que c’était de plus en
plus dur, que le niveau était plus élevé à chaque fois ?
Non, tout le monde était sur un pied d’égalité. Quand je
vois la difficulté de la première épreuve que je dispute contre Julie… On a
quand même battu le record de Martin et Teheiura dans ce jeu alors que personne
n’aurait misé sur nous ! Quand j’ai vu arriver Cédric, je savais qu’il
avait des points faibles. Il suffit de tomber sur la bonne épreuve et l’on peut
s’en sortir. Il ne faut sous-estimer personne et il ne faut pas non plus se
laisser impressionner. Je voulais depuis longtemps me mesurer à Clémentine et c’est
une aventurière que j’ai pris plaisir à affronter.
As-tu le sentiment d’avoir été sortie trop tôt par les
Jaunes ? T’ont-ils sous-estimée ?
C’est sûr que je suis sortie trop tôt. Mais il y a une
explication à tout ça. Nous avions un homme de moins dans l’équipe. La priorité
était donc de sortir les filles pour garder le plus d’hommes possible et essayer
de remporter des victoires. Après Julie et Chantal, le choix se faisait donc
entre Candice, Clémentine et moi. Les deux sont des filles qui ont presque vingt
ans de moins que moi et qui sont des sportives de haut niveau… Le choix a été
vite fait ! Je le comprends mais c’est vrai que c’est râlant. D’autant que
l’épreuve d’après était une épreuve d’équilibre, l’un de mes points forts.
Qu’est-ce qui te motivait particulièrement à revenir dans
l’aventure après la réunification ?
Je voulais prouver que j’avais ma place dans cette
aventure. C’est ce qui m’a permis de gagner ces trois duels. Je voulais revenir
pour leur montrer que cette place je l’avais gagnée, qu’ils s’étaient trompés à
mon sujet.
Comment analyses-tu la série de défaites des Jaunes ?
Je pense que les choix au conseil n’ont pas été les bons.
Il y avait aussi un déséquilibre de compétences entre les deux équipes sur certaines épreuves comme celle de l'apnée où ils ont réussi à rapporter six pierres d'un seul coup. Il nous
a aussi peut-être manqué le « petit plus » comme disait Candice, cet
esprit combatif indispensable.
Que penses-tu des propos de Dylan qui a avoué n’avoir pas
été à 100 % au début de l’aventure car il ne se sentait pas à l’aise dans cette
équipe ?
J’ai été très déçue. Ça m’a fait mal quand Clémentine m’a
appris tout ça. Je faisais confiance à Dylan, mais comme il avait été éliminé
très tôt dans sa première aventure peut-être ne voulait-il pas trop se livrer
pour ne pas revivre la même chose. J’ai toujours été là pour le mettre à l’aise,
j’ai cru en lui, donc c’est sûr que c’est un peu dommage qu’il ait réagi comme
ça.
Que t’a apporté ce second Koh-Lanta ?
Je l’ai gagné ce Koh-Lanta. Je l’ai gagné parce que j’ai
trouvé ce que j’étais venu chercher. Je voulais me mesurer à moi-même, voir si,
neuf ans après, étant désormais maman, à bientôt quarante ans, je pouvais
encore faire des prouesses. Voir aussi si je tiendrais moralement. Et l’île de
l’Exil a apporté toutes les réponses à mes questions. Car la vraie survie, c’est
ça ! Ça m’a énormément apporté et je suis peut-être un peu différente
aujourd’hui grâce à ça.
Ton plus beau souvenir aux Fidji ?
Il y en a trois. Avec l’équipe lorsqu’on est monté au
sommet de la colline, cette vue qu’on avait, ces paysages merveilleux… Et la
fois où nous sommes allés sur l’île des crabes et qu’on a découvert des
piscines naturelles magnifiques. Mais le grand moment pour moi a été ma première
victoire contre Julie. Il a fallu que je puise au fond de moi pour gagner, je
suis allée au bout de moi-même physiquement. Ça reste un immense souvenir.