Dans la fourmilière rouge, on travaille mais on ne se connaît pas

Un manque d’unité et de complicité chez les Rouges ? A première vue, ce n’est
pas ce qui ressort de leur vie sur le camp et de leur comportement lors des
épreuves. Mais derrière cette organisation sans failles et cette activité
permanente se cache tout de même quelque chose, que chacun définit à sa
manière.
« Au
bout de huit jours, on ne se connaît pas vraiment,
confirme Marjorie. Moi je dis que je ne connais pas les autres
coéquipiers, mais je pense qu’eux ne me connaissent pas non plus comme je suis
à l’extérieur. » La Nordiste confie avoir de la « retenue » et ce n’est pas Manuella qui la contredira. « Dans
l’équipe, on ne s’est pas encore tous dévoilés, avoue la maman mannequin. J’évite de trop parler de ma vie privée, de
ma famille, de mes enfants, parce que tout de suite, ça part… »
Joignant le geste à la parole, elle laisse couler quelques larmes. « Quand je ne pense pas à eux, ça va.
Mon hypersensibilité je la cache, j’essaye de ne pas la dévoiler trop tôt ou
trop, pour ne pas que ça me desserve. »
Du coup, le campement
rouge est comme une petite fourmilière où chacun s’active pour passer le temps
et ne pas avoir à trop se livrer sur soi. La comparaison, c’est Bastien qui en parle le mieux. « Au bout de huit jours d’aventure, on
commence à fissurer la coquille qu’on a, chacun de nous. Mais j’ai tendance à
comparer les Rouges à une véritable fourmilière. La plupart des Rouges sont
hyperactifs, mais on fait rarement des choses tous ensemble, à part les repas
ou le soir. C’est à partir du coucher du soleil que tous les Rouges vont
commencer à se rassembler, comme si on rentrait tous du travail. »