Le tournage de la Vengeance aux yeux clairs a duré quatre
mois. Vous avez vécu en autarcie pendant tout ce temps ?
Pendant quatre mois, j’étais Olivia. Le week end, je ne
pouvais pas vraiment relâcher la pression parce que c’est à ce moment-là que
j’apprenais mes textes. Avec l’auteur, on a créé le personnage ensemble.
Olivia est une personne à part entière. On connait son passé, ses traits de
personnalité, la moindre de ses réactions… Ce sont des heures et des heures de
travail, en amont et pendant le tournage. Il y a un petit niveau de
schizophrénie là-dedans.
Comment vos proches l’ont-ils pris ?
Ils étaient conscients de l’investissement que me
demandait ce rôle. Ma famille était prioritaire il en pouvait pas en être autrement. Avec Badri, on se voyait moins parce
qu’il travaillait à 200 kms de Nice. Mais c’était génial quand on se
retrouvait. On avait un peu l’impression de retourner au début de notre
histoire. Ce genre de situation met du piment dans une relation. Toujours
est-il que notre désir d’enfant n’a jamais été mis entre parenthèse pendant
tout ce temps.
Avez-vous déjà eu envie de changer d’identité comme votre
personnage ?
Non. Je préfère vivre dans le présent. Je me laisse porter
par la vie. Je crois au destin. Après, on est les seuls maitres de nos
décisions. Il faut savoir s’écouter. Personne d’autre que nous peut savoir si
on doit faire telle ou telle chose. Lorsque je me suis lancée dans l’écriture
d’On se retrouvera, Badri m’a dit : « Dans quoi tu
t’embarques ? » Finalement, j’ai eu raison de le faire.
Etes-vous d’un naturel revanchard ?
Pas vraiment. Je relativise beaucoup. Je suis convaincue que
les choses n’arrivent jamais par hasard. On ne peut pas vivre avec la rancœur,
la haine. La haine engendre la haine. Il y a des personnes qui m’ont fait du
mal dans le passé. Je ne suis même pas rancunière…
On sent une certaine sérénité dans vos propos…
En fait, j’ai beaucoup évolué à ce sujet. Il y a quinze ans
en arrière, je n’étais pas comme ça. Je me disais : « C’est
injuste », « Pourquoi, ça ? », « Pourquoi,
lui ? ». A cette époque, j’en voulais à tout le monde, à la vie. Et
puis, je me suis rendue compte que je n’avais pas le choix. C’était marche ou
crève. Soit tu te laisses aller avec et c’est fini, soit tu trouves des
solutions pour t’en sortir. J’ai choisi l’option de me construire, de ne pas
suivre le chemin obscur et d’aller vers l’avenir. Badri et ma famille m’ont
beaucoup apporté.
Vous êtes très proches de vos fans. Pourquoi est-ce si
important pour vous ?
Lorsqu’ils me croisent dans la rue, les gens me parlent
comme si ils me connaissaient. J’aime beaucoup ce lien qui nous unit. Je suis
très proche des gens car je les aime. Je leur dois beaucoup. Si je suis arrivée
en finale de Danse avec les stars, c’est grâce à eux. Je ne l’oublie pas. C’est
en recevant des messages de mes fans que j’ai eu envie d’écrire mon livre :
Le bébé, c’est pour quand ?
Dans ce livre, vous parlez de l’endométriose. Une maladie
qui vous touche depuis plusieurs années…
Malheureusement, cette maladie est mal identifiée. Des
millions de femmes se battent contre l’endométriose. Lorsque j’ai révélé ce
problème à la presse, j’ai été touchée par les lettres que j’ai reçues. J’en
pleurais. Chaque femme à son endométriose. Elles sont parfois incomprises par
les médecins. Il faut faire bouger les choses.
On vous sent très soudée face à cette maladie avec votre
mari…
Beaucoup de femmes m’ont dit que cela détruisait leur
couple. Une maladie ne doit pas être à l’origine d’une séparation. Le compagnon
doit être là pour soutenir sa femme. Ils sont là pour se soutenir mutuellement. L’endométriose, c’est une maladie de
couple. Avec Badri, on fait front. L’espoir fait vivre. On est persuadé que
l’on aura un enfant, d’une manière ou d’une autre…
C’est important pour vous d’être engagée lorsque l’on est
une personnalité connue du grand public ?
Oui, c’est primordial. J’ai plusieurs combats. Il y en a
certains que je n’expose pas médiatiquement. Il m’arrive de visiter des CHU. Si
je le fais, c’est simplement pour soutenir des enfants malades. Si je peux les
faire sourire ne serait-ce qu’un instant. Ma mère est, quant à elle, très
engagée envers les personnes âges. Je la soutiens comme je peux. Je suis aussi
très engagée pour les animaux du refuge. Je suis contre la maltraitance, les
braconniers. Je me dis que chaque personne connue devrait s’engager…
"Je chante du Kendji au karaoké"
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