INTERVIEW - Marilou Berry : "J’ai beaucoup d’affection pour ce personnage en quête de vérité"

Pourquoi avoir dit 'oui' à Munch ?
Pour tourner avec Isabelle Nanty ! Je l’adore, c’est une super actrice ! Nous nous sommes croisées plusieurs fois sur des tournages et à chaque fois, nous avons regretté de ne pas tourner plus longtemps ensemble. Il y avait donc une envie commune de se retrouver autour d’une intrigue au long cours. Quand l’occasion d’intégrer la série s’est présentée, je n’ai pas hésité une seule seconde.
Parlez-nous de votre personnage…
C’est une nana prête à tenter le tout pour le tout afin de connaître ses origines. Elle est courageuse car elle quitte Nîmes, où elle élève seule sa fille, pour venir frapper à la porte du cabinet de Munch… Avocate comme elle, elle espère trouver les réponses aux questions qu’elle se pose depuis longtemps et rattraper le temps perdu... J’ai beaucoup d’affection pour ce personnage en quête de vérité, très pétillant, qui va s’intégrer dans la vie du cabinet avec beaucoup de malice, de subtilité et de bienveillance. Blanche est touchante. Même lorsque son comportement n’est pas exemplaire et qu’elle s’essaie aux "muncheries", elle le fait avec beaucoup d’attention pour son entourage. J’ai aimé camper ce personnage très attachant, qui prend beaucoup de place et peut même être fatigant à un moment donné…
Blanche vous ressemble-t-elle ?
Une chose est certaine : je suis moins speed qu’elle et je ne parle pas aussi vite. En revanche, je partage son côté malicieux. Je me suis beaucoup amusée à façonner ce personnage qui ne me ressemble pas forcément sur tous les plans. Elle et moi n’avons pas le même rythme. Blanche redoute les moments de vide et cherche systématiquement à les combler. Son débit de paroles lui évite aussi de faire face aux questions et aux jugements des autres. Sauf Munch qui va la forcer au dialogue et la mettre face à ses responsabilités.
Est-ce le genre de rôle que vous affectionnez ?
J’aime me transformer, incarner des rôles dans des sphères qui me sont étrangères. Évoluer dans un milieu d’avocats, qui est souvent bourgeois, m’est inconnu et c’est très drôle. Blanche, qui n’est pas parisienne, est issue d’un milieu populaire. On imagine qu’elle en a bavé avant de devenir avocate et qu’elle a dû se battre… C’est un rôle très intéressant à jouer.
Comment avez-vous été accueillie sur le tournage ?
A bras ouverts ! J’ai eu l’impression d’entrer dans une famille. Isabelle donne le ton. Elle veille à être entourée de comédiens bienveillants et l’ambiance est excellente. Toute l’équipe se retrouve saison après saison et le plaisir est intact. C’est la première fois que j’intègre le casting d’une série télé et j’ai eu l’impression de débuter mon premier jour de boulot dans une nouvelle entreprise où tout le monde se connaît depuis dix ans ! Comme Isabelle, j’ai besoin de travailler dans un bon état d’esprit. J’ai beaucoup échangé avec Paloma Coquant, Tom Villa, Aurélien Wiik, Lucien Jean-Baptiste : ils sont tous adorables ! Tourner dans des conditions optimales est toujours appréciable et cette expérience a été concluante.
Vous êtes actrice et réalisatrice. Quelle différence faites-vous entre le septième art et la télévision ?
Aujourd’hui, le cinéma est en train de changer et se consomme différemment. Je pense qu’il faut se tourner vers la télévision et les séries. Pour ma part, je trouve cent fois plus intéressant de tourner des séries, des unitaires, que d’aller me battre pour faire un film à tout prix. Si Le Bazar de la charité a cartonné, ce n’est pas un hasard. C’est un projet audacieux, parfaitement réalisé et porté par d’excellents acteurs. C’est du cinéma à la maison ! L’écart entre le septième art et la télévision est désormais inexistant. Lorsque j’étais jeune, faire de la télévision était mal vu. Aujourd’hui, c’est tout le contraire et nombre de comédiens rêveraient d’être à l’affiche du Bazar de la charité… Ces paris réussis sont la preuve que TF1, mais aussi France Télévision, Netflix, Amazon ou encore OCS, se donnent les moyens d’offrir de vrais écrins à ses téléspectateurs et ce n’est que le début. Seules les licences attirent encore beaucoup de spectateurs car ils sont sûrs d’assister à du grand spectacle. C’est une réalité. Pour moi, les projets et les rôles les plus intéressants ne sont pas au cinéma.
Quels registres vous attirent ?
Tous ! J’aime m’approprier un rôle, me déguiser, me transformer… Tous les registres me plaisent, ce n’est qu’une question de point de vue, d’histoire et de réalisation. C’est mon métier et je l’aime terriblement ! J’ai découvert le rythme soutenu de la télévision. C’est une manière différente de faire, mais elle m’a permis de beaucoup improviser les dialogues. Le texte est une matière vivante et j’adore le faire vivre à ma façon. J’ai d’ailleurs hâte de réitérer l’expérience. Je vais jouer pour TF1 pour dans l’adaptation de la super série This Is Us en début d’année.
INTERVIEW VANESSA VINCENT