Jean Tezenas du Montcel, gagnant de Ninja Warrior : “Je n’ai jamais cru à la victoire”

Jean Tezenas du Montcel, passionné d’escalade, alpiniste de l’extrême et véritable légende du parcours des héros, décroche la première victoire dans l’histoire de Ninja Warrior France.

Le 19 mars dernier, vous avez écrit sur votre page Facebook : “Je le sens pas cette année”. Qu’est-ce qui vous faisiez peur ?

A chaque saison, je ne le sens jamais et je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi. Mais à la saison dernière, j’étais venu avec l’envie de tout casser et j’étais arrivé le plus loin. J’avais mal vécu le fait de “presque” gagner Ninja et je me disais qu’il était impossible de réussir deux fois cet exploit. Alors cette fois, il y avait moins d’enjeu et j’étais plus tranquille. Physiquement, je ne me suis pas spécialement préparé puisque moi, je fais du sport à fond toute l’année. Mentalement, j’ai senti que cette année, j’étais moins stressé, moins au bout de ma vie (rires). J’étais presque trop tranquille et à un moment donné, ça m’a fait peur. Comme je réussis mieux quand je suis stressé, je ne me voyais pas aller très loin dans la compétition.

Vous avez toujours vos écouteurs avant de vous lancer sur le parcours des héros. Nous sommes curieux de savoir quel est votre Top 3 ?

J’ai créé une playlist pour l’occasion et qui m’aide à me conditionner avant l’épreuve. Il y a beaucoup de musiques que je qualifierais de transcendantes, avec des morceaux de rap mais jamais violents. Mon top 3 ? “Wings” de Macklemore, “La saga” de IAM et Linkin Park.

3 saisons, 3 finales et pour votre quatrième participation, vous gagniez ! Qu’est-ce qui était différent cette fois ?

Je n’ai pas fait d’erreur ! Après, il y a plusieurs éléments qui m'amènent à cette victoire. De manière générale, j’ai mieux gérer mes parcours et mon stress. Du coup, physiquement, mon corps n’était pas courbaturé. Je récupérais mieux entre les épreuves. J’étais aussi plus lent sur le parcours, j’ai pris mon temps et c’était un pari gagnant.

Les autres finalistes sont des professionnels, pas vous. Pourtant, c’est vous le grand gagnant. Comment vous l’expliquez ?

Je n’ai jamais cru à la victoire, ni cette saison, ni les trois précédentes. J’ai toujours eu le même état d’esprit. Je savais que le parcours était possible mais je savais aussi que d’autres étaient plus forts que moi physiquement. La plupart des finalistes sont des professionnels. Nicolas et Thomas font partis des meilleurs au monde dans leurs domaines. Selon moi, Thomas a fait une erreur stratégique en partant sans les pieds. Nicolas lui, était surentraîné à la corde mais sur une plus courte distance. Il est parti à une vitesse folle et quand je l’ai vu faire, j’ai paniqué. Je le voyais gagner mais malheureusement pour lui, il s’est fatigué. Moi, j’y suis allé à l’instinct comme je le fais toujours. J’ai pris mon temps pour monter à la corde parce que je savais que ce n’était pas mon épreuve de prédilection. Et puis mon mental ne m’a pas lâché non plus.

Vous êtes le premier gagnant France de Ninja Warrior. Qu’est-ce que vous avez ressenti au moment de l’annonce ?

Une explosion dans ma tête ! A ce moment-là, je me suis effondré. Il y avait trop de stress et de tension qui retombaient d’un seul coup. Plus tard, j’ai pris le temps de réaliser que j’avais vraiment gagné Ninja Warrior. Plus encore d’être le premier gagnant en France, je retiens surtout que je suis le 7ème au monde. Pour comparaison, on est 1000 fois moins que ceux qui sont parvenus à atteindre le sommet de l’Everest. C’est une immense fierté !

Votre famille était présente pour vous soutenir. On imagine qu’ils sont aussi fiers de vous...

L’an dernier, je leur avais demandé de ne pas venir. J’avais peur que ça me stresse encore plus. Puis cette saison, je me suis dit qu’il fallait que j’arrête de me prendre la tête avec mes superstitions à deux balles. Finalement, ça a été extraordinaire de vivre cette aventure à leurs côtés. Mes parents sont très fiers de moi et même s’ils l’étaient déjà avant, ils le sont encore plus aujourd’hui. Ce qui est amusant c’est que mes parents ne sont pas forcément démonstratifs et ma mère m’a sauté dans les bras en pleurant au moment de ma victoire. Mon père était comme un dingue… Leur réaction a été surprenante pour moi mais c’est un beau cadeau. C’était très fort en émotion et je ne pensais pas vivre ça un jour.

Vous avez gagné 100.000€, quel est votre projet avec cet argent ?

Sans hésitation, je vais acheter un appartement. Je suis quand même quelqu’un de très pragmatique et cet argent, c’est important, doit être placé quelque part. Je vais aussi en donner une partie à une association que je n’ai pas encore définie. Par mon passé de chef scout et mes différentes passions, je suis sensible aux causes qui aident les jeunes par le sport. J’ai très envie d’encourager aussi, toutes les actions autour de la nature, la montagne et de sa préservation.

Qu’est-ce que Ninja Warrior a changé dans votre vie ?

J’ai le sentiment que cette aventure m’a apaisé. J’avais toujours le besoin de me prouver quelque chose à moi-même. Avec cette victoire, je me sens plus serein et j’aurais tendance à me mettre moins en danger dorénavant. Même s’il m’arrive encore de faire des trucs fous avec mes amis. Par exemple, un mois après la finale de Ninja Warrior, je suis parti traverser un glacier en Islande.. Je ne change pas mais cette expérience m’a fait grandir.

Est-ce que vous avez envie de remettre votre titre en jeu ?

Lorsque l’on gagne Ninja Warrior, on ne peut pas se représenter à nouveau. Mais je suis prêt à retenter ma chance à Ninja Warrior Europe et même pourquoi pas US. Ça m’éclaterait vraiment ! En tout cas, on verra ce qu’il s’offre à moi.

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