Le documentaire Au cœur des Bleus sur les coulisses du parcours de l'Equipe de France à l'Euro 2016 a mis en lumière le rôle de leader de Patrice Evra. On s'en doutait. On en a la preuve.
Patrice Evra en a connues des sélections et des compétitions internationales. Et son expérience lui a permis de chapeauter les Bleus qui en manquaient. "Quand je fais mon rôle de leader, c’est une façon de les remercier. J’essaie de les protéger. Ils ne se rendent pas compte de la joie qu’ils m’apportent tous ces gars-là." explique le défenseur dans le documentaire réalisé par Farid Kounda.
Jusqu'aux huitièmes de finale, les Bleus ont vécu un Euro assez tranquille malgré la pression. Mais le premier frémissement a eu lieu à la mi-temps du match face à l'Irlande du Nord. Menés 1 à 0, les Bleus étaient alors virtuellement éliminés de l'Euro, leur Euro. Mais Patrice Evra a haussé le ton, "Sereinement les gars. Vous savez très bien qu’on va gagner ce match. Mais comme ont dit Hugo et le coach, il va falloir commencer à jouer. On ne va pas commencer à trouver des excuses. On est une famille, un groupe, on va aller la chercher cette victoire. Tous ensemble ! Mais il faut tous qu’on sorte une grosse paire de cou... ! Une grosse ! Donc maintenant les gars, on va tout donner en deuxième mi-temps."
Comme le dit si bien Didier Deschamps après coup, "ce
match on l'aurait joué dix fois, on l'aurait gagné 9 fois". Ce match-là
c'est la finale contre le Portugal, perdue à cause d'un but d'Eder lors des
prolongations. Evra avait pourtant harangué ses coéquipiers dans le vestiaire :
"Moi, je nous sens un peu plats, lance celui qui portait le brassard de
capitaine des Bleus lors du Mondial 2010. Je sens qu’on est plats. Est-ce qu’on
est conscients, les gars, qu’on est à 45 minutes d’écrire l’histoire ? (Il
hurle) On est plats ! J’ai cette impression. On n’est pas conscients ! Donc
maintenant on se bouge ! On a parlé avant le match, mais après c’est sur le
terrain les gars. Je ne vois pas des morts de faim ! On la fait tourner, on se
fait plaisir, on se voit beaux,… Non, ce n’est pas nous ça ! Nous, c’est le
bleu de chauffe. On est à 45 minutes d’écrire l’histoire. Ce n’est pas
possible, on est plats ! Tous ensemble les gars !" Ses paroles n'ont pas
suffi mais il ne pourra rien se reprocher. Comme tous les Bleus à l'arrivée.