Coupe du monde 2018 / Italie : Carlo Tavecchio démissionne de la présidence de la fédération italienne de football (officiel)

Le controversé Tavecchio rend son tablier
Le football italien va connaître un bouleversement sans précédent. Une semaine pile après l'élimination de l'équipe nationale en barrage de la Coupe du monde 2018, le président de la Fédération italienne de football (FICG), Carlo Tavecchio, ainsi que l'ensemble du conseil fédéral de la FA, ont présenté leur démission lors d'une réunion de crise qui s'est tenue à Rome dans la matinée. Président depuis août 2014, Tavecchio va rester président intérimaire jusqu'aux nouvelles élections qui s'effectueront dans 90 jours selon le règlement de la FA.
Tavecchio a confirmé son départ lui-même lors d'une conférence de presse donnée en début d'après-midi. Une conférence de presse absolument lunaire où le dirigeant est apparu nerveux tout en parlant de lui à la troisième personne. "Nous avons raté la Coupe du Monde et Tavecchio est désesperé, pas en tant que président, mais en tant que Carlo et vous avez pris ça pour un acte de faiblesse. Si on avait marqué Tavecchio devenait un champion ? Non c'est pareil", a-t-il souligné furibard.
La nouvelle du départ de Tavecchio était sortie en premier de la bouche de Damiano Tommasi à la sortie du conseil. Connu pour être le président de l’Associazione Nazionale Calciatori, le syndicat des footballeurs italiens, et un membre du Conseil fédéral de la Fédération italienne, l'ancien milieu de terrain de la Squadra a également confirmé son départ. Interrogé sur d'éventuelles envies de présidence, l'ancien joueur de la Roma a botté en touche et affirmé que son combat restait avant tout la "protection des joueurs."
Le dimissioni di #Tavecchio e l#39;attesa per il voto sulla nuova sede di #EMA, ora al TG delle 14 ⬇ https://t.co/3kzgemRSGm
dash; Sky TG24 (@SkyTG24) 20 novembre 2017
"Ma seule erreur a été de ne pas changer d'entraîneur à la mi-temps"
Figure très controversée et inamovible de la plus haute instance du football italien, dont il avait été longtemps le vice-président avant le départ de Giancarlo Abete après le fiasco du Mondial 2014 (élimination au premier tour, ndlr), Tavecchio, 74 ans, avait été désigné comme le principal responsable du fiasco de la Squadra Azzurra et d'une manière plus large d'avoir fortement contribué au déclin progressif football italien depuis une décennie et son titre de champion du monde remporté à Berlin face à l'équipe de France en juillet 2006.
C'est pourtant en voulant lutter contre ce déclin qu'il avait instauré la règle du 4+4, obligeant les clubs professionnels à avoir dans leur effectif quatre joueurs italiens de moins de 21 ans et au moins quatre joueurs de nationalité italienne sur la feuille de match. Très peu enclin à la remise en cause, il a toujours mis en avant ses réformes face aux critiques.
Avant d'acter son départ, il avait remercié le sélectionneur Giampiero Ventura, qu'il avait placé à la tête de la Squadra à la sortie de l'Euro 2016 après le départ pour Chelsea d'Antonio Conte. Au coeur des discussions depuis une semaine, le choix de placer Ventura à la tête de la sélection nationale est d'ailleurs devenu une patate chaude en Italie. Tavecchio a confirmé lors de son point presse que c'était Marcelo Lippi, l'ancien sélectionneur, devenu un temps le coordinateur des sélections nationales avant de partir diriger la sélection de Chine, qui avait contacté et engagé Ventura au détriment des autres candidats : Vincenzo Montella, Luciano Spalletti et Gianni De Biasi. Le premier choix de Tavecchio pour suppléer Antonio Conte était Roberto Donadoni. Mais l'ancien technicien de la Nazionale (2006-2008) était déjà engagé avec Bologne.
Histoire de tirer sur l'ambulance une dernière fois, Tavecchio, sûr de son bilan et de ses actes, a adressé une dernière amabilité à Giampiero Ventura : "Ma seule erreur a été de ne pas changer d'entraineur à la mi-temps à San Siro."