Un livre compilant des propos tenus en off par François Hollande lors d’entretiens privés reprend les mots durs que le président a pu avoir sur les joueurs de foot. Il leur conseille, par exemple, de prendre « des cours de musculation du cerveau ». L’ancien Montpelliérain Jonas Martin s’est empressé de lui répondre à sa manière.
Selon le président de la République, les joueurs professionnels « sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation. Ils ne sont pas préparés psychologiquement à savoir ce qu’est le bien, le mal ». La Fédération française de football en prend aussi pour son grade : « La Fédération, c’est pas tellement des entraînements qu’elle devrait organiser, ce sont des formations. C’est de la musculation de cerveau. »
Jonas Martin, l’ancien joueur de Montpellier, a préféré parodier tout en subtilité un célèbre discours du chef de l’Etat français. Le « Moi président » est devenu « Moi footballeur professionnel » et répond aux critiques de François Hollande. Le message, publié sur le compte Twitter de l’actuel joueur du Bétis Séville, relate son cursus scolaire et les valeurs qu’il a apprises au centre de formation. « Moi footballeur professionnel français, je n’ai jamais trahi mon public en reniant mes engagements envers mon club », tacle Martin en gardant les deux pieds au sol.
🇫🇷👀😇⚽️ #JonasMartin pic.twitter.com/5G2sK35RNR
dash; Jonas Martin (@JonasMartin8) 12 octobre 2016
Très vite, joueurs, anciens joueurs et dirigeants ont tenu à réagir. Le syndicat des joueurs professionnels, l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), a dénoncé dans une lettre ouverte un dérapage populiste du président français qu’il a comparé à Pierre Poujade, ex-figure du populisme des années 50. « Les Français ne sont plus des veaux, et les footballeurs, avec lesquels vous aimez poser pour la postérité sur le perron de Clairefontaine ou sur celui de votre Palais, des imbéciles, ne vous en déplaise », peut-on lire dans cette lettre censée être écrite par un ballon. Frank Leboeuf et Emmanuel Petit ont aussi réagi. « Jouer au foot ne m’a jamais empêché de lire des livres », a rétorqué Leboeuf. Petit s’est, quant à lui, fendu d’un : « Je donnerais bien des cours de musculation du cerveau, et même de probité, à la classe politique. Notamment dans l’honnêteté intellectuelle, l’honnêteté tout court. » Quand on l’attaque, le football contre-attaque.