L'énigme Lucho

L'énigme Lucho
Entré en jeu face au PSG et de retour de blessure, Lucho Gonzalez postule à une place de titulaire, mercredi à Milan lors de la 5e journée de Ligue des Champions. Face aux Rossoneri, Didier Deschamps devrait lui faire confiance, même si l'OM semble mieux se comporter sans lui. Jusqu'ici...

Question à 18 millions d'euros : Didier Deschamps doit-il faire débuter Lucho Gonzalez, mercredi soir à Milan alors que l'OM joue une partie capitale voire même décisive pour son avenir européen ? Cette question, l'entraîneur olympien aurait aimé ne jamais avoir à se la poser. Mais le début de saison de l'Argentin, et ses blessures, font qu'aujourd'hui il est loin d'être indispensable à la bonne marche du club phocéen. Dans l'état actuel des choses, et compte tenu de sa forme physique, c'est peut-être même un frein. Les prestations et les résultats récents vont d'ailleurs dans ce sens. L'OM joue mieux sans lui.


Lorsqu'il n'est pas aligné, comme ce fut le cas ces dernières semaines (ndlr : Lucho s'est blessé face à Toulouse et a manqué les matches face à Zurich et à Lyon et joué le dernier quart d'heure d'OM-PSG), le club phocéen développe un football plus fluide et plus efficace, proche de celui qui avait été mis sur pied par Eric Gerets. L'équipe se projette plus vite vers l'avant et profite bien mieux des capacités athlétiques, de la vivacité de ses pointes excentrées que sont Niang, Koné ou Valbuena. Lucho n'a pas vraiment les mêmes qualités que les joueurs cités précédemment. Mais son profil milieu de terrain relayeur devrait être un plus, assurément.


Une erreur de casting ?


Lucho Gonzalez n'est pas encore une pierre angulaire du milieu de terrain olympien. Cet été, Didier Deschamps en avait fait sa priorité de recrutement. Laurent Blanc avait Yoann Gourcuff. Didier Deschamps aurait Lucho Gonzalez. Quelques mois plus tard, force est de constater que celui que l'on surnomme "El Commandante" n'a pas la même influence sur le jeu olympien que le Breton sur celui des Girondins. Utilisé à droite ou dans l'axe, l'ancien milieu de terrain de Porto n'y arrive pas. A la décharge de Lucho, son adaptation n'a pas été facilitée par une fracture de la clavicule en juillet puis une entorse de la cheville contractée face à Toulouse, le mois dernier.


Alors que la moitié de l'exercice 2009/2010 n'a pas encore été atteinte, il serait inopportun de parler d'erreur de casting. Compte tenu de l'investissement financier, l'OM doit laisser le temps au temps. Si le Paris Saint-Germain avait poussé Raï vers la sortie au bout de six mois, le Brésilien ne serait jamais devenu l'idole du Parc des Princes. Même chose pour un certain Chris Waddle que le Vélodrome n'a pas oublié. Tout le monde n'est pas doué d'une faculté d'adaptation phénoménale. Et, surtout, Lucho Gonzalez semble avant tout payer un déficit physique certain, lié à une préparation tronquée. Difficile de penser qu'un international argentin, rompu aux joutes européennes d'un autre niveau que celles disputées par les clubs français ces dernières années, ne soit pas capable de briller en Championnat de France, aussi différent soit-il du football portugais.


Il y a quelques jours, Lucho Gonzalez reconnaissait ses difficultés. Assurant qu'il cherchait "le déclic". Arrivera-t-il du côté de Milan, mercredi soir ? Ce serait le moment idéal. Pour lui et pour l'Olympique de Marseille. Il serait dommage et préjudiciable que l'Argentin ne parvienne jamais à trouver sa place dans le système olympien. A 18 millions, ça ferait cher l'échec. Surtout si l'on rajoute à cette somme les 12 millions dépensés il y a un peu plus d'un an pour faire venir Hatem Ben Arfa.


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