Ce ne devrait être que du football, mais un spectacle bien moins pacifique et conseillé risque d'émailler la rencontre prévue mardi 18 octobre au stade Santiago-Bernabeu. Le Real Madrid va affronter le Legia Varsovie pour le compte de la 3e journée de la phase de poules de la Ligue des champions (groupe F). Une rencontre à très haut risque.
Les autorités espagnoles craignent des débordements liés à un groupe d'ultras polonais : les Teddy Boys 99. Le journal madrilène Marca décrit ses membres comme des adeptes du « vandalisme extrême » prêts à en découdre avec quiconque ne partage pas leurs idéaux racistes et homophobes. Eux-même se définissent comme « sauvages ». Les forces de l'ordre espèrent pouvoir contrôler les leaders et les fans les plus agités mardi. 3 500 supporters polonais sont attendus à Bernabeu.
Entre 1 500 et 1 600 policiers devraient être mobilisés pour l'occasion, alors que le nombre habituel pour une rencontre à haut risque est de 1 000. 700 employés de la sécurité du Real Madrid renforceront les dispositifs prévus pour éviter tout débordement. En Pologne, la presse ne plaisante pas quand elle décrit les Teddy Boys 99 : « Ils sont capables de détruire un stade, une ville et de se réunir avec des supporters extrémistes russes pour marcher d'un seul pas ».
La première rencontre de ce groupe A entre le Legia Varsovie et le Borussia Dortmund (0-6) avait déjà donné lieu à des violences. Des employés du stade du maréchal Jozef-Piłsudski avaient été agressés à la bombe lacrymogène alors qu'ils cherchaient à enrayer un début de bagarre. L'UEFA s'était emparée du dossier car des chants à caractère raciste furent aussi entendus pendant la rencontre.
L'ensemble des derniers incidents va coûter cher au Legia : le match prévu contre le Real en Pologne (le 2 novembre) se déroulera à huis-clos et le club a déjà écopé d'une amende de 80 000 euros. Reste à savoir si les menaces d'autres sanctions et le dispositif sécuritaire renforcé suffiront à maintenir le calme mardi à Madrid.