Téléfoot / Wimbledon - Federer, la légende qui aimait le football

Téléfoot / Wimbledon - Federer, la légende qui aimait le football
Vainqueur de son 19e tournoi du Grand Chelem et d'un historique huitième titre à Wimbledon, dimanche à Londres, Roger Federer a de nouveau marqué de son immense empreinte l'histoire du tournoi anglais et du tennis. Pourtant, le Suisse n'a pas que la petite balle jaune dans son cœur. Il est aussi un amoureux du ballon rond. Un sport qui a accompagné ses jeunes années et qui l'accompagne toujours.

Federer : une vie entre le tennis et le football

Question à 19 millions de dollars : qu'est-ce qui rapproche Rafael Nadal et Roger Federer ? Allez, c'est facile. Il y a les victoires en Grand Chelems certes, une passion dévorante pour ce magnifique sport qu’est le tennis et le sport en général, l’amour de la compétition et probablement bien d’autres choses dont on ignore l’existence. Mais il y a également le football.

Si l'amour pour un sport devait réellement se mesurer, probablement que Rafael Nadal aime actuellement plus le football que Federer. Devenu au fil des années le plus grand supporter du Real Madrid dans le monde entier, le Taureau de Manacor en est également devenu son meilleur ambassadeur. Rien de l’actualité du géant madrilène, n’échappe au Majorquin qui connaît son dossier sur le bout des ongles. Dernière preuve en date à Roland-Garros où l’homme aux dix Coupes des Mousquetaires avait détaillé à Guy Forget, le directeur du tournoi, le schéma de jeu à venir du Real Madrid qui allait affronter (et battre) la Juventus Turin en finale de la Ligue des champions à Cardiff. Et le tout avec une extrême minutie et une passion débordante.


Joueur au talent reconnu par tous, Nadal, qui tape dans la balle dès qu'il en a l'occasion, a été confronté comme de nombreux joueurs sur le circuit - comme Roberto Bautista Agut qui avait évolué dans les équipes de jeunes à Villarreal - à son plus jeune âge au choix cornélien de devoir choisir entre le football et le tennis. L’histoire officielle dit que la décision n’a pas été difficile pour le clan Nadal, tant Rafael était doué raquette en main. On le croit sur parole.



Revenu sur le devant de la scène en Europe lors de la saison 2002/2003, où il s’était qualifié pour le sélectif 2e tour de la phase de groupes de la Ligue des champions, en éliminant le Liverpool de Gerard Houiller au passage, le FCB et ses couleurs bleu et grenat, qui ont inspiré le maillot du Barça, est resté un client sur la carte européenne où il se qualifie souvent pour la C1. Son image est elle aussi associée de manière indélébile à celle de Federer qui se rend aussi souvent qu’il peut au Parc Saint-Jacques. Dernier exemple en date la saison dernière où le natif de Bâle, alors en pleine période de repos après sa blessure au genou, avait assisté à la rencontre de C1 entre son club de toujours et le Paris Saint-Germain. Ce jour-là, l'impression qui dominait c'est que le club de la capitale affrontait un peu le FC Bâle de "Federer." Ou quand la notoriété d'une seule personne explose tout un cadre.

L'attrait des grands sportifs pour le ballon rond a probablement contribué à la montée en puissance du football en Suisse depuis trente ans. Une montée en puissance retardée par le grand creux vécu par l'équipe nationale de football, l'historique Nati qui avait disparu des écrans radar des compétitions internationales (40 ans sans Coupe du monde entre 1966 et 2006, première participation à l'Euro en 1996) lors de la deuxième partie du XXe siècle. Le football a aussi souffert de la comparaison avec les sports nationaux. Les résultats de l'équipe nationale de hockey sur glace ainsi que les exploits sur les skis de Pirmin Zurbriggen, Dider Cuche et consorts ont toujours eu plus de poids, surtout une fois l’hiver arrivé. L’autre amour de RF, va pourtant à cette Nati, la sélection nationale de football, dont il est un très grand supporter devant l’éternel. Un supporter sévère mais juste. Un supporter critique quand il faut l'être, comme lors de la Coupe du monde 2014 où il avait dit tout fort ne pas croire aux chances des hommes d'Ottmar Hitzfeld. Quand l'icône parle, on l'écoute. La caisse de résonance est énorme.






Federer et ses idoles : Entre Sampras, Edberg et Pelé, Henry a une place bien spéciale dans le coeur du Suisse

Les idoles d'enfance de Federer se comptent sur les doigts d'une main. En tennis, cela a toujours plutôt simple, l'homme aux 93 titres sur le grand circuit aimait les attaquant qu'étaient Stefan Edberg et Pete Sampras, qui comptent à eux deux neuf victoires en simple à Wimbledon, le tournoi référence pour Federer qui en a fait son jardin.

Au football, il y en a eu un peu plus : Pelé, Marco van Basten, Gabriel Batistuta, Zinédine Zidane et Luis Figo ont les faveurs du Suisse qui aime décidément les esthètes et ce qu'ils peuvent produire. Ce qu'on retient surtout, c'est que Federer aime les joueurs offensifs, capables de faire le bon geste au bon moment et de créer quelque chose.



Il y a par contre un sportif qui a une place encore plus spéciale dans le panthéon personnel de Federer : Thierry Henry, qu'il a tout particulièrement admiré et qu'il cite souvent en exemple. Ce respect, Federer, pudique, ne l'a jamais crié sur les toits mais il l'a fait savoir maintes et maintes fois Au point même de prendre sa défense après la polémique de la main menant à l'égalisation de l'équipe de France face à l'Irlande en barrages de la Coupe du monde 2010 (0-1, 1-1 a.p).

"Tout s'est passé en une seconde. On ne peut pas lui en vouloir pour avoir continué à jouer si l'arbitre n'a rien vu. C'est la faute du système et de l'arbitre. Cela arrive tellement souvent. Il y a tellement de buts qui ne sont pas des buts. C'est seulement un de plus", avait-t-il expliqué se montrant même favorable à la vidéo dans le football. "Avec la technologie qui existe, ils pourraient peut-être faire quelque chose comme ce qui existe en hockey. On ne peut pas arrêter le jeu tout le temps et tout analyser, mais on peut faire certaines choses."





Sources articles :

Les citations sont tirées du livre Roger Federer: The Greatest écrit par Chris Bowers et paru en 2010.

Passage sur Thierry Henry : Le Parisien

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