Vous êtes qualifié
pour les primes de The Voice. Une petite réaction ?
J’ai eu un peu de mal à réaliser. Je n’y croyais pas. Quand Mika a demandé
l’avis consultatif des autres coachs, j’ai senti que c’était mal barré. J’ai cru que j’allais rentrer chez moi. Mais je ne pouvais
m’empêcher d’y croire au fond de moi.
C’est pour cela que
vous vous êtes effondré dans les bras de Marvin ?
Oui, rien n’était calculé. The Voice, c’est un ascenseur
émotionnel. On ne contrôle pas toujours ce que l’on ressent. Chanter ce titre,
c’était symbolique. Don’t stop believin, cela signifie : "Ne t’arrête
pas de croire en tes rêves". Je suis en train de le vivre. Mon objectif,
c’était d’arriver aux primes. En direct, tout peut se passer. J’aime cette part
d’imprévu. Du coup, quand j’ai réalisé que j’étais qualifié, les larmes sont
venues toutes seules.
On vous sent très
proche de Marvin ?
C’est un mec d’une gentillesse extrême. Entre nous, ça a
tout de suite matché. Quand j’ai été sélectionné, il m’a dit dans l’oreille : "Bravo mec". J’ai apprécié. C’est un gars loyal qui est là pour la
musique. En coulisses, nos deux familles se sont retrouvées. On s’est tous fait
des câlins. Marvin est à l’image de ses parents : ce sont des gens bien.
Mika a aussi dit qu’il
vous avait aussi choisi "parce que vous n’étiez pas encore arrivé à
maturité". Vous comprenez cette remarque ?
Oui, totalement et je le prends bien. Je dirais même que c’est
une bonne nouvelle. J’ai plein de choses à travailler et tout à prouver.
Vous avez du mal à
vous départir de votre piano. Manquez-vous de confiance en vous ?
Absolument pas ! C’est juste parce que je vois que
dalle… (Rires) Je vais éviter de me
casser la figure sur scène. Les marches et les lumières m’handicapent. L’équipe
de The Voice est extraordinaire avec moi. Elle adapte la lumière lors de ma
prestation. Mais ne vous inquiétez pas, ça va changer. J’ai une mémoire spatiale.
Maintenant, le plateau je le connais. Je vais pouvoir bouger.
Le côté showman c’est
primordial lorsque l’on fait une émission de télé ?
Oui et non. A The Voice, on cherche avant tout des
chanteurs, pas des danseurs. On n’est pas là pour faire une comédie musicale.
Après, le show, c’est plein de choses à la fois, une attitude, une énergie…
Pour vous, la musique c’est un exutoire ?
D’une certaine façon, oui. Je dis des choses que je n’oserais
pas dire dans la réalité. La musique, c’est une question d’émotion, de
sensations. Les sensations représentent un sens pour moi qui ai un handicap
visuel.
Avez-vous le
sentiment d’être porte-parole des personnes malvoyantes ?
Je ne suis pas venu sur The Voice pour ça. J’aime la
musique. C’est pour transmettre ma passion que je suis là. Après, je suis
heureux si certaines personnes se reconnaissent en moi. J’ai reçu de nombreux
courriers. Un m’a particulièrement touché : une jeune femme malvoyante m’a
dit que je lui avais permis d’assumer son handicap, de s’ouvrir aux autres. J’ai
envie de dire que ce n’est pas parce qu’on est miro qu’on ne peut pas faire grand
chose dans la vie… L’artistique ne se
voit pas avec les yeux, il se ressent avec le cœur.
Quel est votre
objectif aujourd’hui ?
Je fonctionne étape par étape. J’adorerais accéder à la
demi-finale pour participer à la tournée. On verra pour la suite…
D’où vous vient votre
humour décapant ?
C’est mon tempérament. Je suis un mec super positif. J’adore
la vie. Je kiffe tout ce qui arrive…