Que pouvez-vous nous
dire sur les talents de cette année…
Le niveau est incroyable ! Les autres années, il y
avait des évidences, des leaders... Là, on est dans une jolie mouise… En plus d’avoir
des qualités d’interprètes, les talents ont une vision. Pour les départager entre
eux, on espère que certains se plantent de temps en temps ou qu’ils fassent des
mauvais choix de chansons, mais ça n’arrive pas. Toujours est-il que ça nous
évite de ronronner !
Florent Pagny nous a parlé
de la "très grande qualité d’interprétation" de la jeune génération…
Il y a quelques années, on voyait des mômes qui voulaient simplement
être des stars. Maintenant, les gamins arrivent avec une certaine humilité. Ils
se donnent les moyens d’y arriver. Ils sont dans une démarche hyper sérieuse,
prennent des cours de chant… Mais ils ont aussi une très grande liberté. Ils
savent ce qu’ils veulent être et ne se comportent pas comme des singes savants.
On a la chance, aujourd’hui, d’avoir en France des interprètes qui peuvent se tirer la bourre avec n’importe qui dans le monde entier. On n’a plus à complexer.
Nouvelle règle lors
des auditions à l’aveugle : si un coach n’est pas séduit par la prestation
d’un talent, son fauteuil ne se retourne plus. N’est-ce pas un peu frustrant ?
Non. Je trouve cela moins cruel qu’avant. Ce n’est pas
forcément simple pour un talent d’entendre ce que l’on a à lui dire alors qu’on
ne s’est pas retourné. Dans la plupart des cas, ils n’ont qu’une envie :
partir… Ca évite le : « si je t’avais vu, je me serais retourné ».
On reste sur ce que l’on entend et non pas sur ce que l’on voit. On a tout de
même demandé à la production de pouvoir faire quelques exceptions.
Autre nouvelle règle : le vol des talents permanent lors des battles.
Qu’est-ce que cela a changé ?
On s’est aperçu lors des saisons précédentes qu’il y avait
des talents que l’on aurait bien aimé garder. Malheureusement, c’était impossible puisqu’on
en avait déjà récupéré un autre. Cette nouvelle règle laisse la même chance à
tous les talents. Au début, j’avais un peu peur que cela fasse « siège
éjectable ». Finalement, je me suis aperçue que les talents vivaient
plutôt bien cette situation.
Parlez-nous de l’arrivée
de M. Pokora en tant que coach de The Voice…
Il a attiré une autre génération d’artistes qui ne veut pas
simplement faire de la musique mais aussi de l’entertainment. Avec ces talents,
on est dans le show. Ils ont un très bon niveau en danse, s’expriment avec leur
corps. Ils me font penser à des Stromae ou des Christine and The Queens. Ce sont
des artistes complets qui s’affranchissent du « en France, soit t’es
chanteur, soit t’es danseur et tu ne peux pas faire les deux choses à la
fois ». Ces artistes ont tous leur singularité. Et puis, M. Pokora a également
perçu des choses qu’on ne ressentait pas, de prime abord, chez certains jeunes
talents. Il disait : « Cette personne-là a le trac mais elle a un
vrai talent ». On attendait un peu avant de se retourner lors des
auditions à l’aveugle et on se rendait compte qu’il avait raison.