Tu vivras ma fille - Interview de Cécile Bois : "Nathalie est une guerrière"

Qu’est-ce qui vous a séduite dans ce rôle ?
Après avoir lu le scénario, je me suis dit : je ne peux pas passer à côté ! J’ai trouvé de la lumière dans le récit, là où j’avais des préjugés. J’ai aimé le fait que ce soit une histoire vraie et que le personnage de Nathalie soit une guerrière : elle se bat sans cesse pour sauver sa fille et ne peut pas se permettre de sombrer.
Comment réagit Nathalie à l’annonce du diagnostic ?
Elle cherche immédiatement une solution pour sauver son enfant. Complètement étrangère au milieu scientifique, elle va passer beaucoup de temps en compagnie d’un chercheur, Simon, pour comprendre la maladie et trouver un moyen de mettre en place un traitement. Ces recherches intensives vont s’effectuer au détriment du temps passé avec sa fille : une distance physique va s’installer...
Comment vit-elle cet éloignement ?
Il y a des scènes qui montrent à quel point Nathalie partage de l’amour avec sa fille dans l’intimité. Elle lui rappelle sans arrêt le combat qu’elle mène pour elle. Parfois, Nathalie est en colère contre son enfant, ce qui est complètement humain car elle doit faire face à beaucoup d’obstacles. Dans ces moments de doute où elle veut tout arrêter, son mari, Raphaël, est là pour la remotiver…
Quelle a été votre approche pour jouer ce rôle ?
Je l’ai abordé comme l’histoire d’une mère et non comme celle d’une femme qui devient une scientifique. L’aspect théorique ne m’intéresse pas. Au contraire, je me suis attachée au parcours et au combat de cette femme. J’ai laissé parler mes sentiments et mon attachement en tant que mère de famille à travers ce rôle. Durant certaines scènes, j’étais en lutte pour ne pas fondre en larmes tant je me projetais…
Qu’implique d’interpréter un rôle tiré d’une histoire vraie ?
Je n’ai pas la même liberté de jeu que sur un autre rôle. Je ne peux pas inventer ce que je veux : tout a vraiment été vécu et traversé. Lorsque j’ai débuté le tournage, je me suis sentie un peu sanglée par cette réalité : cela m’a fait peur. Je voulais discuter avec Karen Aiach avant d’interpréter quelques scènes pour savoir comment elle avait réagi. Puis, j’ai réalisé que j’allais tomber dans un cercle vicieux à tout lui demander et ainsi, faire une copie forcément plus pâle de ce qu’elle est. Il m’a fallu quelques jours pour m’émanciper et réaliser que ce film reste une adaptation. Par exemple, l’histoire d’amour avec Simon, le chercheur, n’a jamais eu lieu. Ainsi, je peux me permettre de me «lâcher» un peu plus, de raconter ma vision des choses, mon ressenti et d’en discuter ensuite avec Karen.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux téléspectateurs ?
Le message vient de Karen Aiach. Je suis la médiatrice pour faire connaître et mettre en lumière ce qu’elle a réussi à faire. Je pense que chacun interprétera cette histoire à sa façon. A titre personnel, je peux penser à elle et me dire : «Karen l’a fait, sur un sujet plus difficile, je peux donc moi aussi !» Son histoire a un bel écho dans ma vie aujourd’hui, cette femme est formidable.
Quelles sont les particularités de Gabriel Aghion en tant que réalisateur ?
J’adore travailler avec lui ! C’est un réalisateur bienveillant, avec beaucoup de finesse. Gabriel Aghion m’a prise par la main pour m’accompagner dans cette aventure. Il me laisse assez libre dans mes propositions car il me fait confiance. Parfois, il m’oriente de façon totalement différente dans mon jeu, et je réalise que c’est une ouverture, une façon de rebondir et d’être beaucoup plus impliquée dans la scène. Ainsi, il me recentre et me donne une impulsion par petites touches. Je ne peux pas me reposer sur mes lauriers : j’aime ce système de fonctionnement.
Comment s’est passé le tournage ?
Je suis ravie : l’équipe était extrêmement bienveillante, professionnelle et talentueuse. Arié Elmaleh, qui incarne Raphaël, joue en toute décontraction, et c’est un plaisir de lui donner la réplique. Tout de suite, son interprétation donne une réalité au couple dans ses anecdotes, son attention, certains détails... On a rajouté un peu d’humour dans l’histoire : c’est la vie, il y a bien des moments où Karen Aiach a ri… Concernant Hugo Becker, la rencontre s’est faite plus progressivement car nous avons débuté par des scènes scientifiques et techniques où nous devions être très concentrés. Puis, au bout de quelques jours, nous nous sommes trouvés. Son personnage, Simon, vient apporter un peu de glam ! Je n’ai qu’une chose à dire : «I love my job !»
Tu vivras ma fille, une fiction poignante et juste à découvrir lelundi 17 septembre à 21h00.
Interview : Amandine Sand