Alain Delon "Je me suis régalé"

Alain Delon "Je me suis régalé"
Le monstre sacré du cinéma français, si rare sur les écrans, est venu par amitié rejoindre le casting d'UN MARI DE TROP, pour un rôle de composition... Lundi 11 octobre à 20:45.

Votre participation à ce téléfilm est amicale...
J'ai répondu à une demande d'Alain Pancrazi et de sa femme, des amis de longue date avec lesquels j'ai collaboré à plusieurs reprises. Ils avaient apprécié mon interprétation de César dans Astérix aux Jeux Olympiques et souhaitaient une participation du même style dans leur prochain téléfilm.

...et exceptionnelle. Vous êtes si rare à l'écran, pourquoi avoir accepté ce rôle ?
Cette idée semblait enchanter la directrice de la fiction de TF1 et les producteurs, alors j'ai accepté. C'était également pour moi l'occasion de vivre une nouvelle expérience, de renouer avec la télévision d'aujourd'hui. Se rendre sur un plateau de temps en temps est bénéfique, ainsi je m'aère.

Avez-vous apporté une touche personnelle au projet ?
J'ai essayé de composer un personnage : un avocat aux cheveux gominés, sanglé dans son costume et cravaté, père de famille très protecteur... Tout comme l'était César, Maxime de Rougemont est une caricature. Dans ce rôle de composition, je me laisse un peu aller, ce n'est pas moi que vous voyez ! Des apparitions comme celles-ci font apparemment rire tout le monde. Moi, cela m'amuse. Par ailleurs, je trouvais mon départ trop abrupt, j'ai ajouté la scène du mariage pour avoir droit à un vrai départ.

Vous jouez ici le rôle du futur beau-père de Lorie Pester. Que pensez-vous de cette jeune comédienne ?
Lorie est sympathique, belle sans être ostentatoire, elle a «quelque chose», une grande personnalité, ce qui est rare chez les jeunes comédiennes actuelles, elle est percutante. Lors de nos scènes, je l'ai sentie en éveil, très présente. Elle aime ce qu'elle fait et devrait persister dans cette voie, elle a toutes les qualités nécessaires pour mener une longue carrière d'actrice. Je l'aime beaucoup.

Un mot sur vos autres partenaires ?
Les deux garçons de l'aventure (Alexandre Varga et Philippe Bas) sont également très bien. Alexandre jouait mon fils, je l'ai trouvé formidable. Très doué, très beau, c'est un véritable acteur aux multiples qualités.

Comment s'est passée votre collaboration avec Louis Choquette, le réalisateur ?
Lorsque l'on m'a dit que j'allais tourner avec un Québécois, je ne savais pas à quoi m'attendre ! Louis Choquette s'est avéré tout à fait remarquable, il a réalisé ce téléfilm comme un film : sur le plateau, j'étais au cinéma. Sa mise en scène, son montage, ses idées ont été formidables. Il serait selon moi un excellent metteur en scène de cinéma, d'autant plus que tout y est plus facile, on dispose de plus de temps, de moyens... La télévision est une excellente école.

Ce tournage restera donc un souvenir agréable pour vous...
Cette expérience m'a amusé, je me suis régalé et j'ai pu faire la connaissance de tous ces jeunes acteurs. Lors de mon arrivée sur le tournage, ils paraissaient tous très impressionnés, ces réactions me font toujours sourire.



Vous étiez un précurseur, une des premières stars de cinéma à accepter des rôles à la télévision...
Comme je l'ai toujours dit, une caméra est une caméra. Je n'avais pas vocation à faire de la télévision, mais il faut vivre avec son temps. Pour moi, le cinéma est mort, sans doute à cause et grâce à la télévision, qui demande à être toujours plus «alimentée». En 1996, j'ai déclaré ne plus vouloir faire de cinéma, mais je n'ai jamais fait allusion à la télévision. Mon désir de jouer était toujours présent. Mon retour s'est orchestré avec Fabio Montale, un succès historique : ce n'était pas rien ! Je n'ai pas fait de la télévision pour vivre, mais par besoin physique et mental.
Aujourd'hui, les jeunes acteurs sont nés avec la télévision, il est donc naturel pour eux d'accepter des téléfilms. C'est la marche du temps. Mais à l'époque, les acteurs de cinéma ne se tournaient pas vers la télévision car ils ne la connaissaient pas bien. Depuis, ils ont compris qu'elle était une nouvelle force incontournable pour leur carrière.

Qu'est-ce qui vous séduit en elle ?
La télévision offre un rythme différent de celui du cinéma, bien plus rapide. Je pense souvent, avec un peu de nostalgie, que certains acteurs de l'époque ne pourraient pas s'habituer à l'exercice, je pense à Gabin par exemple. Nous avions une tout autre façon de travailler sur les plateaux. J'ai su m'adapter immédiatement car j'aime travailler rapidement. Tourner un film en 23 jours ne me dérange pas, au contraire.

Après cette apparition, projetez-vous de remonter sur les planches ?
Dans les prochains jours, je commence les répétitions d'Une journée ordinaire d'Eric Assous, une pièce de théâtre écrite pour ma fille et moi, une histoire bouleversante sur les rapports entre un père et son enfant. Nous la jouerons au mois de janvier au Théâtre des Bouffes Parisiens, chez Jean-Claude Brialy, mon grand ami. Par respect, j'ai souhaité que ma fille fasse ses premiers pas chez lui.

C'est un projet qui vous tenait à cœur...
Il n'y a pas de mots pour exprimer le bonheur que cette pièce me procure. Jouer sur scène avec ma fille : je ne pense qu'à cela, j'ai l'impression qu'après, je pourrai tout arrêter.

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