Floutage des policiers: avocats et journalistes s'opposent à la loi
L’article 24 de la loi Sécurité Globale est-il l’article le plus flou jamais écrit ? Cet article, très contesté, doit préciser l’interdiction de filmer les forces de l’ordre. S’il a été voté à l’Assemblée cette semaine, il reste encore flou, y compris pour les membres du gouvernement.
Comment cette loi sera-t-elle appliquée ? Qui décidera que l’image d’un policier ou d’un gendarme peut mettre en danger sa sécurité et donc passer sous le coup de la loi ? Les journalistes pourront-ils continuer à couvrir les manifestations ? En retraçant les différentes déclarations des ministres, difficile d’y voir vraiment clair. Même les avocats, pourtant spécialistes en la matière, ont du mal à s’y retrouver. Ils dénoncent notamment un parti-pris dangereux : ce sont les policiers eux-mêmes qui pourront juger qu’une vidéo a un caractère « manifestement malveillant ». Ils pourront donc procéder à l’interpellation ou le placement en garde à vue de son auteur, bien avant qu’un magistrat ne puisse juger si la vidéo est belle et bien malveillante selon le cadre défini par la loi.
A Paris, ils étaient plusieurs milliers d’avocats, journalistes, photographes, reporters et citoyens à s’être donné rendez-vous pour protester contre le vote de cet article 24. Azzeddine Ahmed-Chaouch était sur place et a essayé d’y voir un peu plus clair.
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