La Zone Mazaurette : la belle-mère, de la méchante à un objet de fantasme
Depuis la nuit des temps, la belle-mère fait figure d’antagoniste ultime : dans les contes, ce sont des “marâtres” vieillissantes, laides et méchantes. Mais depuis l’essor des familles recomposées, cette hostilité s’est calmée. Selon l’Insee, en France il y a 212 000 belles-mères à temps complet, sans compter celles qui s’occupent des enfants de leur conjoint à temps partiel. Notre culture s’est adaptée aux changements au sein de la famille française. Au cinéma, les belles-mères sont devenues de vrais personnages voire des héroïnes comme Julia Roberts dans “Stepmom” ou Virginie Efira dans “Les enfants des autres”. La nouveauté de ces représentations, c’est que la belle-mère n’est pas présentée comme un danger pour les beaux-enfants et notamment les belles-filles, mais une forme de sororité intergénérationnelle fait son apparition comme dans la série “Jeune et Golri”. Aussi, la belle-mère est sexualisée : en 1999, le film “Belle Maman” mettait Catherine Deneuve dans le rôle de belle-mère irrésistible qui séduit son genre Vincent Lindon. En septembre prochain sortira le film “L’été dernier” de Catherine Breillat qui pousse le curseur encore plus loin : une belle-mère, jouée par Léa Drucker, se prend de passion pour son beau-fils, joué par Samuel Kircher, 18 ans dans le civil et 17 ans dans le film. La critique était perplexe lors de la présentation du film à Cannes mais sociologiquement, ce thème fait écho au fantasme de la belle-mère. Le mot “belle-mère” a été le septième mot le plus recherché sur Pornhub en 2022. Il s’agit d’un fantasme banal voire même banalisé. Il faut rappeler que si la belle-mère n’appartient pas à la famille de sang, elle appartient à la famille sociale donc selon la loi française, coucher avec sa belle-mère relève de l’inceste.
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