Procès Bygmalion : l’affaire qui a détruit la droite
Alors qu’il vient d’être condamné à trois ans de prison, dont un ferme, dans l’affaire dite des écoutes, Nicolas Sarkozy est de nouveau attendu au tribunal et ce dès la semaine prochaine. Cette fois-ci, l’ancien président sera jugé dans l’affaire Bygmalion. Paul Gasnier revient sur ce scandale qui a détruit la droite.
Tout commence en 2012 : Nicolas Sarkozy, candidat à sa réélection, met le paquet sur les meetings. Il réserve les plus grandes salles et dépense sans compter pour des rassemblements dignes des rock stars : écrans XXL, scénographie grandiose et même musique composée spécialement pour lui. En tout, pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy organise 44 meetings entre janvier et mai 2012, soit huit meetings par mois. Ces rassemblements sont tous organisés par la même agence de communication : Bygmalion, une entreprise dirigée par des amis de Jean-François Copé, alors patron de l’UMP, parti du président sortant. Problème : avec ces envies de grandeur, le budget de la campagne explose. Or, en France, la loi interdit qu’un candidat dépense plus de 22,5 millions d’euros pour sa campagne. La campagne de Nicolas Sarkozy va coûter 42,8 millions d’euros, soit près du double autorisé.
Pour éviter les poursuites, l’équipe de campagne du candidat va donc trouver une astuce : les frais en trop ne seront pas payés par la campagne, mais par le parti, l’UMP. Se met alors en place un système de double facturation. D’un côté, Bygmalion sous-évalue les factures des meetings et, de l’autre, elle récupère ses frais en surfacturant certaines prestations à l’UMP. En tout, l’UMP va donc payer 18 millions de fausses factures pour dissimuler les dépenses folles de la campagne de Nicolas Sarkozy. Malgré ça, le budget de la campagne dépasse le plafond autorisé et les comptes sont rejetés par la Commission nationale des comptes de campagne et pour l’UMP, c’est une catastrophe. Le parti se retrouve en banqueroute.
Pour sauver l’UMP, le parti lance alors son grand « Sarkothon » afin de récupérer les quelques 11 millions manquants. A l’époque, la presse a trouvé son coupable : Jean-François Copé est celui qui s’est enrichi grâce à Bygmalion. Le maire de Meaux nie et sera finalement blanchi par la justice. En 2014, nouveau rebondissement : Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, crache le morceau sur BFMTV et confesse une partie du tour de passe-passe orchestré entre Bygmalion et le parti.
Depuis 7 ans, la justice doit donc trancher sur cette question : Nicolas Sarkozy était-il au courant que les comptes de sa campagne avaient explosé tous les plafonds et qu’un système de fausses factures avait été mis en place ?
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