Zoom: référendum sur le climat, pari risqué ou opportunisme politique ?
Lundi soir, Emmanuel Macron a promis la mise en place d’un référendum pour faire entrer la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution française. Depuis, à peu près tout le monde se dit que, bien entendu, les Français vont voter POUR le climat et donc POUR le référendum, mais si le résultat est connu d’avance alors, à quoi sert d’organiser un vote ? Pour les oppositions, notamment les écologistes, il s’agit surtout d’un coup politique à peu de frais. A droite, on prévient d’ailleurs qu’on s’y opposera si la volonté de communication prévaut sur l’engagement. Au final, beaucoup pensent que ce référendum, finalement, ne verra pas le jour. D’autant que les Français et les référendums n’ont pas toujours fait bon ménage.
En 1969 déjà, Charles de Gaulle tente sa chance en proposant un référendum pour réformer la France en profondeur. Dans l’idée, le président est convaincu de l’emporter, mais il suffira d’une phrase pour que les électeurs ne changent d’avis. Résultat : Charles de Gaulle perd le référendum et annonce sa démission dans la foulée.
En 2005, même cas de figure : Jacques Chirac appelle les Français au vote pour décider si oui, ou non, ils souhaitent la création d’une Constitution européenne. Les Français refusent. Jean-Marie Le Pen, alors partisan du « non », se réjouit, l’UMP et le PS déchantent. Depuis, plus aucun président n’a pris le risque d’un référendum. Jusqu’à l’annonce d’Emmanuel Macron en début de semaine, mais sans prendre beaucoup de risques cette fois.
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4m43
15 déc. 2020 à 19:53